Selon un article publié par Cameroun actuel le mardi 22 Septembre dernier (https://camerounactuel.com/conflit-foncier-lirad-et-ses-riverains-a-couteaux-tires/), plus de 20.000 familles riveraines de l’Institut des Recherches Agricoles pour le Développement (IRAD) sont menacées d’être jetées dans la rue suite aux revendications de l’organisme agricole sur les terres qu’elles occupent.
D’après cet article, c’est depuis le 11 Août 2022 que le Préfet du Mfoundi a notifié aux populations riveraines de l’IRAD de Nkolbisson un arrêté d’expulsion au motif que les pouvoir publics Camerounais souhaitent reconstituer le patrimoine foncier de l’IRAD estimé à 21 hectares.
Pour Zacharie Njepang, qui s’est installé à Nkolbisson en 1957 et ancien employé de IRAD, « cette affaire de reconstitution des terres de l’Irad remonte à une trentaine d’années maintenant Au milieu des années 80 déjà le Préfet du Mfoundi s’était déjà mêlé de cette affaire en effectuant une descente sur le terrain pour reconstituer le patrimoine fonder de l’Irad à la demande de son Directeur. Mais celui-ci a dû déchanter à partir du moment où nous lui avons opposé qu’il n’avait rien à voir dans ce dossier d’autant plus que ses occupants avaient acquis ce terrain légalement, le Préfet avait donc dû se retirer ».
Malgré toute cette pression, les riverains sont déterminés à ne rien céder. A ce propos, Marie Bete Biloa, 93 ans a indiqué que : « je suis venu en mariage ici à Ebozoa en 1957, de ce côté-là nous n’avions rien à voir avec l’Institut Français Agricole (IFA), l’ancêtre de l’IRAD puisque mon beau-père M. Mebenga avait refusé de leur céder ses terres jusqu’à sa mort malgré les 300.000 frs qui lui étaient proposés. La limite de leurs terres était très loin d’ici ». Pour renchérir à cette opposition, M. Mbondji, un ancien responsable de l’IRAD et actuellement riverains de la zone a affirmé « je ne sais pas pourquoi l’IRAD vient de ce côté chercher du terrain, ils en ont ailleurs. En tout cas moi je ne vois pas comment on pourrait me faire partir puisque je suis en règle j’ai mes papiers ».
D’après les populations riveraines de l’IRAD, cette pression qu’elles reçoivent de cette institution viendrait du fait que cette dernière a reçu une donation financière de l’Etat pour booster la production agricole locale. A ce propos, AHANDA un riverain de Nkolbisson s’est indigné en déclarant : « Nous n’allons pas être sacrifiés au prétexte que l’IRAD doit faire des champs. Ils ont des terrains partout au Cameroun et souvent dans l’arrière-pays. Qu’ils aillent travailler là-bas et nous laissent tranquilles ».
Pour conclure, les populations riveraines espèrent continuer de pouvoir vivre dans leurs domiciles bien que l’ultimatum de l’autorité administrative expire d’ici peu.
Par Sandrine TANKEU