Alors que le début des travaux du projet d’exploitation de la bauxite de MINIM-MARTAP par l’entreprise Camalco, détentrice des permis d’exploitation sur le gisement de bauxite de Minim-Martap étaient prévue pour janvier 2022, les populations riveraines à ce projet se sont farouchement opposées à la signature de la convention revendiquant la modification de certains aspects de ce projet relatif au plan de gestion environnemental et social.
En effet, le 06 décembre 2021, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndoké, les communautés riveraines, les autorités locales de la région de l’Adamoua et les responsables de l’entreprise Camalco avaient effectués des consultations à Ngaoundéré en prélude au projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap à l’issues desquelles les exigences et les attentes des populations riveraines avaient été clairement formulées et transmises au représentant du gouvernement. A ce propos un riverain de Tibati Mohamadou Bello avait rappelé que « Les attentes sont énormes, en termes d’emplois, d’affaires et au niveau socio-économique. Mais, nous avons des craintes au sujet des impacts environnementaux et sociaux dans les zones d’exploitation de la mine. Nous espérons que l’étude d’impact environnemental va tenir compte des observations faites lors des audiences publiques ». Cette concertation devait permettre à l’Etat du Cameroun et l’entreprise Camalco de poursuivre les négociations en vue de la signature de la convention.
Pensant que les pourparlers autour du projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Marta suivaient paisiblement leurs cours après la signature du procès-verbal de consultation, un collectif des riverains de Martap dans le département de la Vina s’est opposé quelques jours après à toutes ces négociations préalables au travers d’une correspondance adressée le 16 décembre dernier au président de la République Paul Biya.
Dans cette correspondance, le collectif souhaite qu’« Au regard des observations et des questions sur les impacts qu’une étude de préfaisabilité et environnementale avec autant d’insuffisances et de légèreté pourraient avoir sur la région de l’Adamaoua et le Cameroun à long terme, nous vous saisissons aux fins de surseoir à la validation de l’étude d’impact environnemental et social initiée par Canyon Resources Ltd d’une part, et la conclusion d’une convention d’exploitation dans la précipitation d’autre part ». Pour continuer, le collectif soutient concrètement que, « Camalco a fini ses études et lors des audiences publiques, il fallait que l’entreprise nous présente certains points, notamment au niveau de la gestion environnementale, sociale et économique. Déjà que le rapport de ces études a été présenté dans un document de plus de 1000 pages en anglais ainsi que les documents annexes. Vous convenez avec moi que nous sommes dans la partie septentrionale du pays où le français est parlé à 98%. Nous avons continué à fouiller et écrit à plusieurs reprises à l’entreprise Camalco, de mettre à notre disposition le plan de gestion environnementale et sociale. Malheureusement, nous n’avons pas obtenu une réponse de cette entreprise. Voilà notre premier point de discorde. Ensuite, ils ont entamé la négociation de la convention minière depuis déjà quelques mois, mais la communauté est absente, à savoir le représentant de l’arrondissement de Martap dans la Vina, et même celui de l’Adamaoua de manière globale », d’après les propos de Karamoko Souleymane, porte-parole du Collectif des forces vives et de la société civile de l’arrondissement de Martap.
Par TANKEU GAPET Sandrine, Stagiaire