Rural.info, 9 septembre
Compté aujourd’hui parmi les plus grandes sociétés agro-industrielles du Cameroun, le groupe PHP dispose des terres d’une superficie d’environ 6000 hectares cultivables, pour une production annuelle d’environ 125000 tonnes par an, destinée à l’exploitation.
La possession de ce vaste espace est le résultat de plusieurs malversations opérées par cette société pour s’accaparer des terres de la communauté locale et autochtone. Selon les informations recueillies lors des entretiens auprès des populations, la plupart des familles disposent de superficies variant entre 01 et 05 ha. Comme vont l’affirmer les populations de Bonandam : « La PHP a pris tous les champs que nos mamans cultivaient, une famille se retrouve avec 2 hectares de terre pour sa survie, ce qui est insignifiant. » Pour le délégué du MINADER de l’arrondissement de Njombé/Penja, « le problème foncier est très crucial, la terre est occupée par les grands exploitants qui n’ont pas la volonté d’investir pour le développement local et/ou, dont les investissements battent de l’aile. »
Par ailleurs, l’utilisation abusive de ces parcelles par les populations entraine l’épuisement de la terre. Car les populations font usage des produits chimiques pour maximiser la production. Et ne pratiquent pas la jachère à cause du manque de terre. Tout ceci conduit de façon inévitable à l’appauvrissement du sol et à une sous production. Un autre riverain déclare par la suite : « on travaille beaucoup, mais on n’a pas de bon résultats; les terres sont fatiguées à force de culture sans jachère : ici il y a l’épuisement rapide des sols ». M. Métomo, l’une des élites exploitant la terre dans de Njombé/Penja exprime sa désolation en ces termes : « l’évolution des petits producteurs est freinée, parce qu’ils n’ont pas accès à la terre. Ils occupent alors les terrains en jachère de la PHP pour faire des légumes qu’ils revendent à un vil prix. »
Malgré les nombreux efforts fournis par les petits producteurs pour satisfaire à leurs besoins, on réalise que ces derniers sont toujours dans une situation de dénuement profond, caractérisée principalement par l’incapacité à bien se nourrir et se vêtir, à se procurer un à logement décent, à s’offrir des besoins de santé appropriés, à accéder à une éducation de qualité ; à quoi s’ajoute la dégradation de l’environnement.
Triste est de constater que ce qui était considérer par l’administration comme une nécessité pour l’emploi et la sécurité alimentaire, en garantissant les approvisionnements régulier du marché local, est devenu pour les populations une source de calvaire et de misère à nul pareil.
Pour un développement effectif, l’exploitation des agro-industries devrait plus être synonyme de dépossession totale des riverains de leur terre.