L’occupation des terres par les agro-industries est un phénomène qui va grandissant dans notre pays. Les victimes de ce phénomène sont premièrement les populations riveraines qui sont parfois sans voix devant la prise en otage de leurs terres pour des durées allant parfois jusqu’à 99 ans.
Pour défendre la cause de ces populations, des hommes courageux et vaillants ont parfois pris le risque d’exprimer à haute voix le mécontentement des populations. Certains vont même jusqu’à mobiliser la population pour défendre leurs terres. C’est le cas de Nasako Besingi, qui défend les droits fonciers des communautés locales dans le cadre du développement des plantations d’huile de palme.
Ce défenseur, d’après le rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), serait victime de harcèlement judiciaire et d’intimidation. Selon les sources du rapporteur spécial sur la situation défenseurs des droits de l’homme en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples , le 21 janvier 2016, M. Nasako Besingi a été accusé de rassemblements illégaux, et d’organisation et d’incitation à des protestations. Les mêmes sources indiquent que ces accusations seraient fondées sur le fait que le défenseur aurait été accusé par Herakles Farms en Novembre 2014, suite à une manifestation organisée au cours de laquelle il a été distribué des t-shirts sur lesquels seraient écrit « Pas de plantation sur notre terre. Herakles cultive dehors! ».
La phrase « Pas de plantation sur notre terre. Herakles cultive dehors! » Exprime en quelque sorte le ras-le-bol des populations riveraines dont les terres ont été arrachées par les agro-industries qui sont à la recherche effrénée de l’argent. Ce capitalisme appauvrit et plonge davantage les populations victimes d’accaparement des terres dans la misère.
Plutôt que d’intimider les défenseurs des communautés, les autorités du Cameroun devraient prendre en compte les préoccupations des communautés qui plaident pour la protection de leurs terres. N’ya-til pas une alternative, notamment l’encouragement et le soutien des initiatives d’exploitation agricoles familiales ?
Gérardin KUENBOU