Figuil est un arrondissement du département du Mayo Louti dans la région du Nord du Cameroun. Il est connu pour la richesse de son sol et son sous-sol, notamment en termes de ressources minérales. Conscientes des profits économiques que peuvent en tirer les entreprises d’extraction minière, deux entreprises multinationales s’y sont installées depuis plus d’un demi-siècle. Il s’agit de la Cimenterie du Cameroun (CIMENCAM), entreprise de production du ciment, et de ROCAGLIA installés respectivement en 1963 et en 1943.
L’activité de ces deux entreprises a, pendant de très longues années, été un problème véritable pour les populations de cette localité. Les études menées par le CED (Centre pour l’Environnement et le Développement) relatives à la situation des droits des défenseurs de l’environnement en Afrique Centrale, révèle que pour ce qui est de CIMENCAM, les effets néfastes de son activité se manifestent notamment à travers le rejet de quantités inestimables de poussière dans la ville, polluant l’environnement et exposant animaux, résidents et voyageurs à des maladies diverses.
D’après cette étude, c’est après 43 ans (2006) d’activité que CIMENCAM a installé un filtre sur la cheminée de son usine, capitale pour la rétention des émissions de poussière. Mais, Selon le rapport du RELUFA d’octobre 2014, on note encore des désagréments olfactifs et visuels dus aux nuages de poussière, la disparition des plantes utilisées dans la pharmacopée traditionnelle par des populations qui n’ont pas toujours accès aux hôpitaux ou centres de santé. L’extension à venir des sites d’extraction de la CIMENCAM à Figuil induisent inéluctablement une réduction des terres accessibles aux communautés.
D’après cette même étude, Pendant plusieurs décennies, l’entreprise ROCAGLIA a mené ses activités sans réaliser aucune Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES). Les conséquences pour les populations riveraines ne se sont pas fait attendre. La mort par noyade d’un enfant de 9 ans survenue le 27 août 2012 à 16 heures dans la carrière de ROCAGLIA située dans le village de Biou, qui ne dispose d’aucun dispositif de sécurité, notamment une clôture pour protéger les communautés est l’une des conséquences.
Gérardin KUENBOU