La dissonance cognitive entre l’ordre donnée par les chinois de la société Jinli Cameroun Sarl aux populations riveraines de la carrière de Fébé qu’ils exploitent de « libérer les lieux » donne à peu près ceci chez l’auditoire « Libérez les lions ».
En effet, il s’agit des alerteurs chinois qui, à bord d’un pickup 4×4 et accompagnés par les Forces de Maintien de l’Ordre (FMO), parcourent les quartiers riverains de la carrière Jinli pour demander aux habitants de « libérer les maisons et autres » afin que l’entreprise puisse procéder aux opérations des tirs explosifs. Les populations riveraines du quartier Vois-les-choses de Fébé et du quartier Jardinier du village Ngoya III s’interrogent sur cette situation dans la mesure où, leurs habitats sont situées au-delà de 500 mètres ; le périmètre de sécurité dans lequel les impacts des activités d’exploitation de la carrière doivent se contenir.
Cependant, les témoignages des populations riveraines révèlent qu’à plusieurs reprises, les pierres sont allées détruire les maisons qui se situent à plus de 700 mètres voire 1 kilomètre du site d’explosion. C’est ce qui ressort de la déclaration de Mme Solange qui a indiqué : « Quand on va exploser ici, au nom de Dieu personne ne peut rester ici, donc je ne peux savoir si la maison tremble. La maison d’en face a été gâté parce que le caillou est quitté pour aller tomber sur la maison. Quand ils font ça, ça vibre beaucoup et les pierres s’en volent ».
Si les conditions de sécurité sont respectées selon l’article 76 du code minier camerounais de 2016 et que les opérations de tirs d’explosifs sont effectuées selon les règles de l’art minier indiquées dans les articles 50 (2) et 55 (2) dudit code minier, pourquoi obliger les populations riveraines à « libérer les lions » alors que leurs habitats sont au-delà de 500 mètres du site d’explosion ?
La réponse à cette question est simple, la société chinoise Jinli Cameroun Sarl ne respecte pas les règles de l’art minier en ce qui concerne le chargement des explosifs, la profondeur des trous, le nombre des coups et la technique de tirs. C’est aussi la raison pour laquelle les impacts vont au-delà du périmètre de sécurité de 500 mètres et endommagent les habitats humains des quartiers entiers. Parmi ces impacts, nous avons les maisons totalement détruites par les jets de pierres, les fissures sur les murs des maisons à cause des vibrations ondulatoires qui se propagent sur plus de 3 kilomètres touchant plusieurs quartiers de Fébé et d’autres villages riverains.
Par DJAWA WALIDJO Alain