Cameroun info. net 25 septembre
Il y a de la tension dans l’air dans l’arrondissement de la Lokoundjé, situé dans le département de l’Océan, région du Sud. En effet les populations d’Elogbatindi pointent un doigt accusateur sur HEVECAM, l’un des principaux producteurs de caoutchoucs naturels du Cameroun. Elles estiment qu’en réalisant ses travaux d’extension, la multinationale a occupé ses terres d’agriculture. Mécontentes, elles ont tenu à la faire savoir.
Afin d’éviter un affrontement ouvert, inéluctable, entre les responsables d’HEVECAM et la population, Antoine Bisaga, le préfet de l’Océan a convoqué le 21 septembre 2015 dernier une réunion de crise. Deux jours après ladite réunion, le quotidien Le Messager revient sur cette information. On apprend qu’en prenant la parole, le porte-parole des riverains a fait savoir qu’«il n’est pas question de laisser HEVECAM occuper cet espace vital qui sert aux populations. Elles doivent continuer à cultiver leurs champs pour vivre, puisqu’elles vivent essentiellement de l’agriculture», écrit le journal.
Malheureusement pour les riverains, la réalité semble être favorable à HEVECAM. Le Messager indique que «le préfet a estimé que HEVECAM était dans son droit puisque les populations riveraines d’Elogbatindi semblent ne pas maîtriser les termes inscrits dans le cahier de charge».
Le problème est ailleurs à en croire un responsable de la société que Messager cite : «l’Etat a signé le cahier de charges avec les populations. Certaines personnes se permettent de les manipuler à l’insu des chefs de villages, pour satisfaire des intérêts égoïstes. HEVECAM s’est engagée à réaliser certaines œuvres sociales notamment l’électrification à Bissiang, une chapelle, deux forages d’eau, les travaux de réfection de la résidence du chef», a-t-il dit, laissant entendre que ces engagements sont entrain d’être respectés.
De l’avis de ce responsable dont l’identité n’est pas déclinée, ce sont ces «manipulateurs qui convoitent l’espace vital des populations». Afin de tirer les choses au clair, une descente est prévue dans les prochains sur les parcelles querellées.
Jean-Marie Nkoussa