Dans une récente publication faite sur sa page facebook et qui a entraîné des sons discordants entre certains responsables au sein du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale, le Député s’est voulu plus explicite afin de limiter les débats aux relents tribalistes avec en toile de fond la haine, l’inimitié ou le rejet des ressortissants d’une aire géographique.
C’est une problématique généralisée, qui interpelle toutes les communautés, ce d’autant plus que les cris de détresse sont entendus du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest à cause de l’expropriation et de l’exploitation des ressources naturelles, au détriment des ayant droits.
« La terre au Cameroun est un capital mort tant qu’elle n’a pas de propriétaire juridique. En revanche, elle appartient coutumièrement, ancestralement et anthropologiquement à ses occupants natifs qui, ne possédant pas de propriété juridique, ne peuvent pas l’exploiter ou y entreprendre pour sortir de la pauvreté.
Une appropriation juridique des terres qui ignore la propriété coutumière et les droits légitimes des natifs (c’est le cas de la concession), sera toujours vécue comme une dépossession spoliatrice et sera source de frustrations et de ressentiments surtout quand cela profitera à ceux qui « ne sont pas chez eux » apparaissant comme « accaparateurs » grâce à leur puissance financière…
Il est préférable d’octroyer gratuitement la propriété juridique et de laisser au bénéficiaire la liberté d’exercer son droit de vendre SA Propriété foncière à qui il veut. Encore qu’une politique agricole peut le contraindre à vendre ou à faire louer…lorsqu’on s’est fixé des objectifs stratégiques.
De plus, il est su de tous que le titre foncier est l’une des garanties les plus sûres pour les banques. Alors c’est simple, convertissons la propriété coutumière en propriété juridique et on découvrira chez beaucoup qui pourront emprunter aux banques pour investir, des compétences d’entrepreneur agricole encore insoupçonnées.
L’oignon, l’arachide, l’igname, le maïs, le sorgho etc, qui « descendent » du septentrion pour prendre cet exemple, par tonnes sont bien le fruit de l’entrepreneuriat agricole.
Imaginons le jour où ce sera boosté par la propriété acquise sur ces vastes espaces de terres, des millions d’hectares, encore en friche faute de moyens d’investir.
Au septentrion en particulier, aménageons tout juste dans ce processus de conversion, les espaces de pâturage pour que les colonnes de camions de bovins qui inondent la partie méridionale du pays soit décuplées.
Le rapport à la terre est sacré au Cameroun. Feindre de l’ignorer, c’est jouer avec le feu. Et ce jeu commence vraiment à ne plus divertir… ».
Agence Cameroun Presse du 22 août 2020, Mfoungo