Ces terres sont exploitées depuis des décennies par environ 100 familles d’éleveurs et agriculteurs Mbororos.
Les éleveurs Mbororos et agriculteurs vivant à Mbakana, dans l’arrondissement de Tignère, région de l’Adamaoua, sont inquiets pour leur avenir. La raison : l’Etat du Cameroun a accordé, en 2018, provisoirement 100?000 hectares à un investisseur dans le cadre d’un projet d’élevage. Pourtant, ce sont des terres qui sont exploitées depuis des décennies par environ 100 familles d’éleveurs et agriculteurs Mbororos.
Plainte portée devant les TGI de Tignère
«?Courant 2018, ils (éleveurs Mbororos) ont été surpris de voir Abdoulahi Aboubakar déployer d’énormes moyens matériels et humains sur le terrain (querellé, NDLR), en vue de l’édification d’une clôture. Les différentes tentatives de résolution de ce litige au niveau du lamidat, de la sous-préfecture et de la préfecture ont été vaines et les menaces d’expropriation persistaient. D’où la plainte portée contre le susnommé devant les tribunaux de première et grande instances de Tignère, et dont le verdict est attendu?», Peut-on lire dans la correspondance adressée le 14 août 2020 au ministre camerounais des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyébé Ayissi.
Cette lettre est écrite par Ousmanou Biri, président régional de l’Association pour le développement culturel des Mbororos du Cameroun (Mboscuda). Selon L’œil du Sahel, la sortie du président régional de l’Association pour le développement culturel des Mbororos du Cameroun n’est pas accidentelle.
Le ministre des Domaines saisi
Elle est résultante d’une correspondance adressée dernièrement à l’investisseur Abdoulahi Aboubakar par le préfet du département du Faro et Déo. «?J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir saisir le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières pour l’attribution d’un site en concession, conformément aux dispositions de l’article 7 du décret N° 76-166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de gestion du domaine national, qui énonce que, les concessions de moins de 50 hectares sont attribuées par arrêté du ministre chargé des domaines. Celles de plus de 50 hectares sont attribuées par décret présidentiel?», écrit le préfet Auguste Essomba.
Actu Cameroun, par Christian Happi