Le 23 juillet 2015, les agents de la communauté urbaine de Yaoundé sont passés à l’action comme le rapporte le messager de ce 28 juillet. Les autochtones qui ont refusé les indemnisations vadrouillent et cherchent refuge chez des voisins proches. En effet, le spectacle est désolant au lieu dit « Echangeur Nkolbisson » qui ressemble à un dépotoir : meubles, contre-plaqués, débris de pierres, fer, planches… les habitations ont disparu donnant place aux pleurs des autochtones qui n’ont pas été indemnisés disant que le montant de l’indemnisation n’était pas proportionnel à leur terre ou habitation.
C’est par exemple le cas de Vincent Etoga Tsimi qui se plaint en ces propos : « nous sommes à la rue. On n’a plus rien, on a tous perdu. Nous avons refusé les indemnisations, car elles ne valaient pas nos terres. Le préfet du Mfoudi nous avaient pourtant promis que la CUY ne passerait pas à l’acte avant vendredi. Cela fait deux de nos terres que l’Etat réquisitionne pour ses projets, on n’a plus d’identité ni de village ». Ou encore Marie Ambassa femme au foyer en larmes « je n’en reviens pas. En un laps de temps, je me retrouve sans domicile, à la rue. J’ai vraiment mal ». Et non loin de là, un homme est assis sur la tombe de son arrière grand père. Main à la joue, il s’interroge sur son avenir. « Je ne vais pas m’éterniser chez mes voisins. Ce n’est que la semaine passée qu’on a reçu ce qu’ils ont appelé indemnisation. Ils ont voulu qu’en si peu de temps, comme par magie, je trouve où vivre, avec une somme d’argent aussi minable » se désole t-il.
Raïssa ABOU’OU (stagiaire), le rural.info