La Loi N°2016-17 du 14 Décembre 2016 portant Code Minier Camerounais indique dans son article 118 alinéa 2 que « La population riveraine d’une exploitation d’une carrière artisanale semi-mécanisée ou d’une carrière industrielle a droit à une compensation sur la taxe à l’extraction des produits de carrières ». En effet, cette compensation est, selon le législateur camerounais, une sorte de contribution au développement de la localité dont les ressources naturelles font objet d’exploitation.
Or de plus en plus au Cameroun, on constate que les populations riveraines des zones d’exploitations des carrières ne bénéficient pas de cette taxe.L’exemple des populations riveraines de la carrière chinoise Jinli Cameroun Sarl de Fébé est un exemple. En effet, depuis deux ans et demi d’exploitation de cette carrière par l’entreprise chinoise Jinli Cameroun Sarl, les populations riveraines sont toujours dans l’attente de la toute première action de cette société pour le développement local. Les populations s’interrogent de plus en plus sur le sort de cette taxe.
Selon l’enquête menée par l’association Earth Cameroon dans cette localité, il ressort que la taxe sur les produits de carrières destinée aux populations riveraines fait l’objet d’un détournement par un groupe des personnes véreuses composées pour la plupart des agents des ministères en charge de la protection civile, de mines et de la protection de l’environnement, des agents de la mairie, des autorités traditionnelles et des ayants-droits qui, d’ailleurs, ont reçus leurs indemnisations et perçoivent chaque année une pension pour la location du site. Certaines sources fiables affirment que « des réunions sont faites régulièrement la nuit entre ces ayants-droits et ces autorités administratives et traditionnelles au sujet de cette taxe ». La dernière d’après ces sources « a eu lieu à la fin du mois de décembre 2021 et de temps en temps, ces autorités défilent nuit et jour dans le site de la carrière on ne sait pourquoi ? ». A ce propos, une autochtone ayant-droit fait mention d’une requête des autochtones adressée à la présidence de la république au sujet de cette taxe qu’ils n’ont jamais reçus. Un autre autochtone proche de la chefferie affirme connaitre la destination de cette énorme somme d’argent qui pouvait faire beaucoup pour le village mais n’en dit pas plus sur cette dernière.
« A l’heure où nous parlons, les maisons sont détruites par les vibrations, nous manquons des points d’eau potable. Les champs sont abondés parce qu’ils sont pollués. Nous souffrons des impacts de cette carrière. Mais ce qu’on pouvait atténuer la souffrance ou déplacer nos problèmes est détourné par nos autorités. C’est dommage ! » Affirme un autochtone habitant le quartier Bethlehem de Fébé.
Par DJAWA WALIDJO Alain