Depuis début 2020, le gigantesque rocher de Fébé Village fait l’objet d’une intense exploitation par la société chinoise JINLI CAMEROUN SARL spécialisée dans les Bâtiments et Travaux Publics (BTP) et bien d’autres prestations. Pour se faire, les chinois emploient des engins lourds et des explosifs pour les activités d’extraction, de concassage et de transport de ces minerais si prisés aujourd’hui au Cameroun. Ces activités ont entrainés des graves conséquences sur les populations de la localité depuis l’ouverture de cette carrière et continuent de les impacter négativement au grand mépris total des autorités administratives en charge de la protection sociales et du suivi de ces types d’activités. Une incursion dans la localité a permis de constater les conséquences suivantes :
La dégradation de la qualité de l’aire pendant une vingtaine de minutes après les opérations des tirs d’explosifs dans le site d’exploitation. Pendant cette période après les tirs d’explosifs, une odeur nauséabonde envahit l’aire et rends la respiration difficile comme le témoigne un autochtone de Fébé : « En ce qui concerne la fumée toxique, après l’explosion, la fumée monte et recouvrent les champs, et pollue l’aire. Elle est difficile à respirer pendant une vingtaine de minutes (…) ». à ceci s’ajoute le témoignage d’une autre femme qui habite près du site de la carrière : « Tout ce que nous demandons c’est la sécurité. Nous sommes en insécurité. La poussière, leur poudre qu’ils bombardent avec, ça part en air et nous respirons cela ». Selon un infirmier d’état habitant cette localité, l’accumulation de ce produit toxique peut à la longue créer un problème de santé même s’il est aspiré une fois par semaine. Cette pollution atmosphérique affecte plusieurs quartiers du village à l’instar des quartiers Vois-les-choses, Nkolbi-Mfouan, Bethlehem, Jardinier du village Ngoya III.
La détérioration des habitats des riverains affectés par les vibrations ondulatoires issues des tirs explosifs dans le site d’exploitation. En effet, chaque tir d’explosifs est accompagné des violentes vibrations ondulatoires qui affectent les habitats du village. Ces secousses telluriques se ressentent dans tous les quartiers du village Fébé et dans certains quartiers du village Ngoya III. Les temoignages recoltés dans la localité attestent de la dangérosité des vibrations sur les habitats : « Les maisons mêmes se gâtent, même la maison qui est là-bas en chantier, la maison était gâtée et on est parti l’arranger. Il y a une maison qui est encore là-bas, les gens sont allés se plaindre et on est parti arranger. (…) Les gens se plaignent, quand toi-même tu as ta maison et que ça se gâte, tu peux rester tranquille ? Tu ne peux rester tranquille. Le type si, Roméo, il était parti là-bas à plusieurs reprises. Il se peut que … ils se sont entendus ». « Le jour où ils disent qu’ils explosent ça on souffre. Nous souffrons franchement. Ça vibre et les cailloux s’envolent. Le caillou était venu une fois tomber ici-là. Ça a coupé la branche du machin là (parlant du manguier) et il y avait un monsieur là. Si ça le prenait ce qu’il y a eu mort dans ma concession. On ne gagne rien papa, il y a rien là qu’on gagne ». « (…), les secousses à cause des charges disproportionnées. (…). Mon voisin se plaint des fissures sur sa maison et même chez moi, nous avons aussi des fissures ».
En dehors de ces impacts, les populations se plaignent de la pollution des cultures vivrières, la dégradation de la route villageoise, les nuisances sonores, les déplacements forcés pendant les tirs d’explosifs alors que ces derniers se situent en dehors du périmètre de sécurité, les jets de pierres, le risque permanant d’accident de circulation à cause du mauvais comportement des conducteurs des camions, et autres.
Toutes ces situations entrainent la souffrance des populations de Fébé et de Ngoya III qui n’attendent que l’intervention providentielle de Dieu pour leur délivrance parce que, leur élan de revendication a été étouffé par les autorités administratives et traditionnelles.
Par DJAWA WALIDJO Alain