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LES DOMMAGES SOCIAUX, ÉCONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX CAUSÉS PAR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES POPULATIONS PAYSANNES AU CAMEROUN

inondations-extrexxme-nord-1000x480Le phénomène des changements climatiques est une réalité qui touche de plus en plus l’humanité et les populations vulnérables ne sont pas à l’abri de leurs conséquences. Au Cameroun depuis plusieurs années déjà, les manifestations des changements climatiques caractérisées par des phénomènes extrêmes tels que : la hausse des températures, les fortes précipitations, la violence des vents, la variation incontrôlée des saisons, mettent en danger les populations vulnérables.

Selon le rapport du Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques de 2015, environ 320 000 camerounais subissaient déjà les préjudices liés au réchauffement climatique à cette période. Ces dommages causés aux populations vulnérables camerounaises sont à la fois économiques, sociaux et environnementaux.

Le dommage climatique subit par les populations paysannes camerounaises est économique parce qu’il affecte la principale activité économique de ces dernières à savoir l’agriculture. En effet, ce phénomène occasionne des risques élevés sur la capacité agricole des populations riveraines au Cameroun. La détérioration des terres, la perturbation des saisons et la pluviométrie observées dans certaines régions du pays cause une réduction du rendement agricole qui constitue le principale source de revenu de ces populations. A ce propos, un riverain de la ville de Bafoussam dans la région de l’Ouest Cameroun avait indiqué que « Le soleil est trop intense pendant la saison sèche. Il ne pleut pas autant qu’avant et les récoltes ne sont pas bonnes. La quantité des pluies a diminué ».

Le préjudice social causé par les changements climatiques aux populations riveraines quant à lui découle du fait que ce phénomène affecte leur vie et leur bien-être. En fait, la multiplication des phénomènes climatiques tels que la hausse des températures cause de grave préjudice à la santé des populations camerounaises. Par exemple, la hausse des températures parfois observée dans la région de l’Ouest serait à l’origine de l’augmentation des moustiques qui causent le paludisme. Car, « Les saisons et les températures changent. Avant, dans les années 1970 et 1980, quand on devait avoir la saison des pluies, il pleuvait. De nos jours, lorsqu’il est prévu qu’il va pleuvoir il fait chaud. Il n’y a pas de différence entre les saisons. Il y a une confusion » affirme un riverain de la ville de Bafoussam. En plus des maladies, les changements climatiques sont à l’origine de la perte des biens des populations vulnérables dans certaines zones du pays entrainant leur migration. Dans l’extrême Nord du Cameroun, les bouleversements climatiques comme les pluies diluviennes causent des inondations qui poussent les populations riveraines à fuir. Entre janvier et mai 2020, ce sont « 507 ménages de 4 173 individus qui se seraient déplacés à cause des inondations ou des désastres naturels » causé par les changements climatiques au Cameroun (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/23/au-cameroun-les-deplaces-climatiques-peinent-a-se-reinventer-une-vie_6064365_3212.html ). Abandonnant leurs terres, leur métier ou leurs études. Cette année-là, les pluies abondantes ont détruit la maison de la petite Alima située dans un village et sa famille a tout perdu, obligée de se déplacer pour se réfugier à Argazama, l’inondation ayant « complètement brisé » ses ambitions.

Le préjudice causé aux populations vulnérables camerounaises est environnemental parce qu’il est subit par leur environnement direct, car les manifestations des changements climatique ne sont pas séparées de l’ensemble des conditions de vie des populations paysannes. Par exemple, l’augmentation de température entrainent une réduction des cours d’eaux. Selon un article du HCR publié le 26 décembre 2021, Le changement climatique est une réalité dans la région du Sahel où les températures augmentent. Au cours des 60 dernières années, la surface du lac Tchad, dont la rivière Logone est l’un des principaux affluents, a diminué de 95% du fait de l’absence des pluies, ce qui est à l’origine des violences intercommunautaires les plus meurtrières entre les éleveurs arabes Choa et les pêcheurs et agriculteurs Mousgoum/Kotoko. Car selon eux, « Trouver de l’eau est devenu très difficile. Nous devons creuser et utiliser des motopompes pour aller en chercher dans la nappe phréatique de la plaine inondable », explique un membre de cette communauté. Face à cette situation, pêcheurs et agriculteurs Mousgoum ont creusé de vastes tranchées pour retenir les eaux restantes du fleuve afin de pouvoir pêcher et cultiver. Mais « ces tranchées boueuses constituent des pièges pour le bétail des éleveurs arabes Choa, qui se sont parfois retrouvé coincé dans ces tranchées et certains animaux se sont cassés les pattes en essayant d’en sortir ». C’est l’un de ces incidents qui a déclenché les affrontements qui ont éclaté le 10 août. ( https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2021/9/613f4fbba/changement-climatique-alimente-conflits-cameroun-forcent-milliers-personnes.html).

 

Par TANKEU GAPET SANDRINE, Stagiaire

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