Elle perd sa maman dans un chantier minier abandonné
L’arrondissement de Bétaré-Oya compte à nos jours environ 38 entreprises minières, selon les informations reçues au niveau de la délégation départementale de l’environnement du Lom et Djerem. D’après le délégué départemental, moins de 2% pourcent de ces entreprises ont réalisé des études d’impact environnemental avant de s’installer. Pour rappel, il est à noter qu’une notice d’impact environnementale est exigée par le gouvernement aux entreprises minières qui sollicitent une autorisation de recherche minière. L’objectif de cette étude consiste pour les entreprises à identifier les impacts positifs et négatifs de leur activité sur les milieux physique, biologique et humain et de prescrire les mesures permettant d’éviter, supprimer ou atténuer les effets négatifs.
La notice d’impact environnemental est une pièce obligatoire à fournir pour avoir un permis de recherche. De source bien informée, l’administration en charge des mines qui délivre les autorisations de recherche n’exige pas cette pièce aux exploitants miniers qui sollicitent un permis de recherche minière. D’après le délégué départemental de l’environnement du Lom et Djerem, il n’existe pas de collaboration entre ses services et les autres services qui délivrent les permis de recherche. Plusieurs acteurs rencontrés accusent les autorités de l’administration des mines de recevoir des paiements informels et illégaux pour fermer les yeux sur cette exigence prévue par les textes en vigueur.
Les populations riveraines de Bétaré-Oya paient aujourd’hui le tribut de cette malversation entre les entreprises et les autorités. Les conséquences sont désastreuses.
La pollution des eaux de rivière à Bétaré-Oya.
Les rivières de Bétaré-Oya qui étaient par le passé le lieu où s’abreuvaient la majorité des populations sont aujourd’hui complètement polluées à cause des activités minières. Mais malgré cela, les communautés riveraines continuent à s’y rendre pour faire leurs lessives. D’après une riveraine rencontré au village Mbal, « il n’ ya pas de choix car il n’ya pas d’eau dans le village, il n’existe ni forages ni puits d’eau ». En observant l’eau de cette rivière, nous oublions rapidement les propriétés de l’eau apprises au cours élémentaire. Car cette eau a bien une couleur, une odeur et sûrement une saveur. A en croire cette riveraine, c’est également cette eau qui est utilisée pour se laver et pour cuisiner. Martine, une riveraine, se plaint des effets de cette eau sur la santé de son bébé. « il faut toujours bouillir l’eau avant de lui donner pour qu’il ne soit pas malade ». Cet effort que fait martine est considéré comme une perte de temps par d’autres riveraines. Pour elle il faudrait simplement que « les chinois arrangent ce qu’ils ont gâté ».
Les décès dans les chantiers abandonnés.
Cette petite fillette en classe de CM2 à l’école publique de Mbal, à perdu sa mère au mois d’octobre 2016 dans un chantier abandonné par une entreprise minière. Sa maman a été recouverte par une motte de terre dans un trou creusé par l’entreprise minière, lorsqu’elle recherchait l’or. Ce drame montre encore combien l’absence des études d’impact environnemental est un danger pour les populations. D’après certains riverains, les autorités de la localité ont plusieurs fois demandé aux entreprises de refermer les trous lorsqu’ils veulent abandonner le chantier. Selon André, un riverain, « les entreprises ne respectent jamais cet ordre et voilà les conséquences ». Pour d’autres riverains, les entreprises donnent de l’argent aux autorités pour ne pas être menacées lorsqu’elles ne respectent pas les consignes.
Aujourd’hui, en plus des cas de maladies, causées par l’eau sale, nous notons des cas de décès dans les chantiers. La pauvreté dans la localité de Bétaré-Oya ne fait que s’accroître, pendant que les ressources minières sont abusivement exploitées. Il est par conséquent urgent que l’administration en charge de l’environnement prenne ses responsabilités en veillant à l’effectivité des notices d’impact environnemental des projets de recherche minière.
Le rural