L’accaparement des terres s’est aujourd’hui généralisé avec la crise alimentaire et financière des années 2007/2008. Une nouvelle ruée vers les terres de par le monde se manifeste, et entraine une multiplication des situations d’accaparement.
C’est ainsi qu’au Cameroun en général et dans le Moungo en particulier, les terres sont livrées soit aux entreprises étrangères, soit aux plus riches qui détiennent le pouvoir, soit encore à ceux qui ont des positions élevées dans le gouvernement. C’est la raison pour laquelle on note une recrudescence des conflits fonciers dans cette zone du territoire national.
La pression foncière est devenue très forte dans la zone du Moungo, du fait de la course à la terre qui y est constatée. Ce département qui s’étend sur une superficie de 3 723 km2, est une zone agricole aux terres fertiles.
« La grande superficie des terres occupées par la PHP (6000 hectares) cause de nombreux conflits sur le terrain »
La précarité des droits fonciers coutumiers a entrainé la perte progressive de l’héritage ancestral par les populations locales. La forte pression démographique que l’on observe dans le Moungo a rendu l’accès à la terre encore plus compliquée pour les populations autochtones. C’est ainsi que beaucoup d’espaces « non valorisés » par les populations locales ont été conquis par des étrangers, qui les ont mis en valeur et y ont acquis des titres de propriété foncière. La superficie des terres occupées par la PHP est de 6000 hectares et celle de la SPM est de 1500 hectares.
Ainsi, les populations natives du Moungo ont progressivement perdu leur héritage foncier, et se retrouvent aujourd’hui soit sans terre, soit en train de fractionner les petits espaces qui leur reste, pour l’ensemble des groupes familiaux. Ceci est source de conflits même entre frères dans le lignage.