UNE GUERRE INTERETHNIQUE COUVE À MBENGWI (NORD-OUEST) ENTRE LES BOROROS ET LES META, NATIFS DE LA CONTRÉE
Cameroon-Info.Net 15 juillet.2015
La zone de Mbengwi était connue comme un bassin de production agricole plutôt prospère ; mais aujourd’hui la raréfaction des denrées alimentaires suscite une montée de tension qui fait craindre le pire. D’après des informations obtenues par Le Quotidien de l’Economie de cemercredi 15 juillet 2015, la localité de Mbenwi, située à 22 km de Bamenda la capitalerégionale, est en proie à la disette.
Au marché de Nyen, les vivressont rares, alorsque cette zone est une zone essentiellement agricoledepuis 500 ans. Une vendeuse interrogée par le journal estimeque la relèvedans la production n’est pasassurée : « Nos jeunes préfèrent aller travailler dans les chantiers en ville et nous laissent à la merci des éleveurs qui arrachent nos terres et font paître leurs vaches dans nos champs ». Non loin de là, le marché de Nsang, créé en 2009 sur l’instigation de Stella Achupour la commercialisation du tapioca encore appelé gari, est pratiquement à l’abandon.
Pour Christopher Achobang, un défenseur des Droits de l’homme, rencontré par le journal, les cultivateurs sont confrontés à une occupation très rapide des terrains destinés aux aires de pâturage.
Il explique : « Régulièrement, les gensviennent se plaindre que leurs champs sont détruits par les troupeaux des Bororos. Quand ils vont se plaindre auprès de l’administration, ils se rendent compte que les éleveur sont plus de moyens financiers, puisqu’ils peuvent vendre un bœuf à 300 000 FCFA pour corrompre les fonctionnaires ».
Les populations seraient illettrées et connaissent peu leurs droits, et très souvent elles ne déposent pas leurs plaintes auprès des administrations compétentes.
Interrogé par le journal, un des représentants des éleveurs Bororos, Bouba Karimu, se défend : « Nous ne voulonspas la guerre. Nous voulons vivre en paix. Si nos bêtesdétruisent des champs, nous cherchons une solution à l’amiable ».
Faisant face à la pression démographique les Bororos, qui étaient un peuple nomade jusque-là, ont vu leurs ressources et leur espace de vie se réduire. Ce qui les a poussés à la sédentarisation.
Le journal relate qu’à ce jour, les natifs de Mbengwiaccusent les Bororos d’avoir déguerpi et occupétrois de leurs villages :Munam, Mbengeghang, Guneku. 300 villageois auraient été chassés par les éleveurs de leurs domiciles.
Le Fon de Nyen dit craindre l’explosion d’une guerre ethnique vengeresse selon les informations
Parvenues jusqu’à lui. Un affrontement de cette nature a déjà eu lieu il y a quelques années à Santa, autre localité du Nord-ouest.
Esther Ayissi (Stagiaire)