Élu comme maire de la commune de Mbang depuis 2002, Joseph Camille Ngolzamba est accusé d’un présumé détournement de la somme de 2 milliards de FCFA dédiée entre autres aux redevances forestières, selon le quotidien la Nouvelle Expression du vendredi 13 octobre 2017. D’après ce journal, tout commence en 2014 lorsqu’un collectif d’élites, chefs traditionnels et conseillers municipaux de la localité saisit par une correspondance, les autorités compétentes pour dénoncer des malversations financières du magistrat municipal. Le 15 avril 2015, une plainte sera déposée contre le maire et suite à cette dénonciation, Joseph Camille Ngolzamba est interpellé et placé sous mandat de dépôt provisoire le 29 décembre 2016.
Présenté aujourd’hui devant le tribunal criminel spécial, le maire de la commune de Mbang devra répondre de tous les chefs d’accusations qui pèsent sur lui. Bien qu’il n’existe presque pas de réalisations faites en faveur des communautés riveraines sur lesquelles il pourra s’appuyer pour se défendre, le maire de la commune de Mbang prépare sa défense avec Me Assira, avocat au Barreau du Cameroun.
Une étude réalisée dans plusieurs villages de cette commune en 2005, sur l’impact socio-économique de la redevance forestière annuelle, alors que Joseph Camille Ngolzamba était déjà maire de cette commune depuis trois ans, à montré que, dans les villages de cette commune, l’impact de la redevance forestière est très faible. En dehors du paiement des salaires des instituteurs, les réalisations concrètes sont peu visibles dans cette commune. La question qui taraude les esprits, est celle de savoir à quoi ont servi les revenus issus de cette redevance forestière.
En attendant le verdict du tribunal, ce cas vient mettre en lumière la tragédie des communautés forestières dont le bois est exploité mais qui demeure pauvre, sans route, hôpitaux et écoles à cause de la mal gouvernance du ministère des finances qui, détourne souvent à d’autres fins une partie des redevances forestières dues aux communes et communautés. Les faibles montants transférés aux communes sont aussi détournés par les élus locaux.
La solution réside dans la lutte contre l’impunité. Les sanctions doivent être certaines et systématiques. En effet, ce cas est loin d’être isolé. Mais pourquoi les autres maires dont les réalisations sont inexistantes ne font pas aussi l’objet d’investigations et d’enquêtes judiciaires ? À la vérité, il s’agit souvent des règlements de compte personnels ou politiques. C’est donc une justice à double vitesse qui poursuit certains maires pour détournement de la redevance forestière, comme c’est le cas pour l’ancien maire de Yokadouma, M. ABONO, actuellement en détention, et ferme les yeux sur le reste très nombreux de maires véreux.
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