Rural.info, 15 février
Dans son discours adressé à la jeunesse le 10 février dernier, le chef de l’Etat considérait la jeunesse comme étant un atout majeur pour le devenir de la nation. D’après lui, cette tranche de la population est remplie de potentialité, de dynamisme, et d’ambition qu’elle doit manifester lors de l’accomplissement de sa tâche tout en faisant preuve de patriotisme pour mériter la nation.
Conscient du problème de chômage qui mine la jeunesse Camerounaise, le Président de la République a prescrit le lancement d’un plan triennal « Spécial Jeunes », doté d’une enveloppe globale de 102 milliards de francs CFA. Ces fonds permettront entre autre d’encourager l’initiative des jeunes dans le domaine de l’agriculture et de l’économie numérique.
Conscient du défi qui est celui des jeunes actuellement comme l’a relevé le Président, il ne conviendrait pas de ne pas mettre l’accent sur l’éducation des petits camerounais considéré par le chef de l’Etat comme étant : « atout majeur pour le devenir de la nation ». Mais la question que nous nous posons est celle de savoir si tous les jeunes Camerounais sont véritablement considérés comme un atout ? Cette interrogation nait de la situation que vivent les jeunes écoliers camerounais des communautés vivant des redevances forestières annuelles, qui depuis un certain temps ne peuvent plus avoir accès à l’éducation et pour cause : les redevances forestières annuelles qui permettaient de payer leurs enseignants ne sont plus accordées aux populations riveraines.
Cette situation est d’autant plus alarmante lorsque l’on sait que depuis plus d’une décennie déjà, ces communautés utilisent cet argent pour le fonctionnement de leurs localités.
Que deviendra la jeunesse de ces différentes communautés ? N’a-t-elle pas droit à l’éducation ? Pourrait-elle effectivement participer au développement dans le domaine de l’agriculture et de l’économie numérique ? Ou est-elle simplement mise en marge dans le processus de développement ?
En cette fête de la jeunesse, pensons à tous ces jeunes élèves des zones forestières qui sont privés des instituteurs du fait du Ministre des finances qui a supprimé la quotepart des redevances forestières dues aux communautés riveraines au profit des fonctionnaires de l’administration des impôts.
Kuenbou Gerardin