En publiant récemment les « Faits et chiffres » du secteur forestier et faunique du Cameroun, le ministère des Forêts et de la Faune espère fournir au public, « des grilles d’analyses plus affinées, plus crédibles et beaucoup plus proches de la réalité que celles communément servies à l’opinion… »
Près de la moitié du territoire camerounais est couvert de forêts. Ce qui fait qu’avec un espace forestier estimé à 22 millions d’hectares (ha), soit 46,25% du territoire national dont 17,5 millions ha exploitable relevant du domaine forestier non permanent, le pays, dispose du deuxième plus massif forestier du Bassin du Congo. Baptisée « le cœur vert de l’Afrique » par Wwf, Fonds mondial pour la nature, une Ong internationale de protection de la nature et de l’environnement, la forêt du Bassin du Congo est quant à elle, la plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie. Elle couvre environ 180 millions d’hectares, et on y retrouve plus de 10 000 espèces de plantes, dont 3000 sont endémiques à l’Afrique Centrale. Et abrite certaines espèces animales les plus emblématiques (éléphants de forêt, gorilles, bonobos et léopards…)
Au Cameroun, rappelle le ministère des Forêts et de la Faune dans sa dernière publication intitulée : « Secteur forestier et faunique du Cameroun : Faits et chiffres », édition 2015, le secteur forestier (pour ses seules filières bois et faune) est un important levier pour le développement du pays et aussi la troisième source de revenus pour l’état, après l’agriculture et le pétrole. Il contribue pour près de 4% du Bip. Le document, « version améliorée » de l’édition 2013, donne de l’avis de Ngole Philip Ngwese, ministre des Forêts et de la Faune dans son éditorial « en abrégé, les chiffres officiels les plus récents sur le secteur forestier au Cameroun ». Il a été, ajoute-t-il, « révisé de fond en comble de manière à vous permettre de lever les doutes, de gommer les erreurs d’appréciation nées d’analyses sommaires ». Les données ont été prélevées dans une période de dix ans. Soit de 2005 –année qui marque l’entrée en scène de ce département ministériel dans la plénitude de ses attributions à la faveur du décret portant organisation du Minfof- à 2015.
Convaincant…L’on y apprend par exemple qu’au cours de ces dernières années, la production forestière après quelques fluctuations dans les débuts de la décennie 2000, s’est quelque peu stabilisée autour de 2 300 000 m3 avec notamment la suspension des permis de coupe et autorisations 1999/2000 à 2005. Le gel de l’attribution des autorisations d’enlèvement et de récupération de bois (Aeb et Arb). Mais aussi le démarrage de l’exploitation dans les Unités forestières d’aménagement (Ufa) dans les régions du Sud est (Massif de Ngoïla-Mintom) et attribution de 7 des 9 Ufa gelées. Sur ce sujet, de 2005 à 2015, le pays est passé de 104 Ufa (6 710 696 ha) à 116 (6 845 024 ha). Soit de 79 Ufa attribuées en 2005 à 109 en 2015 ; et de 55 Ufa aménagées en 2005 à 89 en 2015. Par ailleurs, on enregistre sept Ufa non attribuées pour une superficie de 536 722 ha. Tandis 30 Ufa sont sous conventions définitives (2 023 612 ha). Soit environ 33% des forêts attribuées et 37% des forêts sous aménagement.
Le document renferme également des statistiques sur l’évolution des activités de classement qui est un processus de consolidation des limites d’une Ufa qui doit aboutir à la signature d’un décret de classement (d’une manière générale, on part de limite provisoire à une limite définitive) ; de celles relatives aux activités de reboisement avec des chiffres sur les appuis financiers reçus par région depuis 2006. On y trouvera aussi les statuts légaux des différents plans d’utilisation des terres au Cameroun ; des données sur la valorisation des ressources forestières ligneuses et non ligneuses. Sont également abordés dans ledit document, le secteur de la faune ; le volet gestion participative à travers la création des zones d’intérêt cynégétiques à gestion communautaire Zicgc), etc.
Nadège Christelle BOWA