Les forêts du Cameroun en tant que réservoir de ressources et moyens de subsistance pour les populations riveraines, bénéficient d’un cadre juridique bien élaboré afin d’assurer leurs gestions durables. Elles remplissent donc des fonctions essentielles pour les populations locales et autochtones. Seulement, malgré l’existence de ce cadre juridique enrichi par la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche ainsi que de nombreux autres textes, les forêts camerounaises sont de plus en plus détruites à un rythme alarmant. Causant ainsi une déforestation qui est la principale cause des changements climatiques auxquels sont de plus en plus confrontées les populations riveraines.
En effet, au Cameroun, la déforestation est l’une des conséquences de l’exploitation abusive des forêts causée par les concessions octroyées à des entreprises pour exploiter les forêts à des fins commerciales, ou pour une agriculture à grande échelle, ou encore pour une exploitation minière. Selon le rapport 2021 de l’ONG Greenpeace, entre 2011 et 2019 plus de 11 600 hectares de forêts vierge ont été rasées dans le Sud du Cameroun à des fins agricoles. Le même rapport indique qu’il y a deux années 1 700 hectares de forêts ont été rasées dans le département de l’Océan. Cette destruction du massif forestier au Cameroun contribue aux émissions du gaz carbonique qui est le principal gaz à effet de serre à l’origine des changements climatiques.
Or, les forêts sont des réservoirs exceptionnels de carbone grâce à leur phénomène chimique de photosynthèse qui permet d’absorber et de capter le gaz carbonique tout en rejetant l’oxygène indispensable à la vie. Les forêts du Cameroun étant donc considérées comme capteur et stockeur de carbone, la déforestation entraine une surproduction du gaz carbonique contribuant de ce fait aux changements climatiques dont les manifestations sont déjà perceptibles aux Cameroun.
Ainsi, depuis quelques années déjà le climat du Cameroun subit des modifications qui ont des impacts considérables sur les populations riveraines. On observe des perturbations du découpage des saisons ; les périodes de successions classiques des saisons sèches /saisons pluvieuses sont complètements dérangés, le rythme de production des espèces faunique est perturbé et occasionne la disparition de certaines espèces. Dans la région de l’Est Cameroun par exemple, les peuples pygmées ont déjà confirmé auprès des climatologues une augmentation des températures.
Ces manifestations des changements climatiques pourraient avoir des conséquences sociales, économiques et environnementales graves sur les populations riveraines.
Par TANKEU GAPET Sandrine, Stagiaire