Le samedi 28 janvier 2023, le jeune Fabrice âgé de 13 années seulement a trouvé la mort dans le lac créé par le trou laissé après les activités d’exploitation de la carrière de pierres d’AKAK I par une entreprise chinoise.
En effet, c’était accompagné de ses camarades que le Jeune Fabrice était sortie ce jour pour une partie de nage dans ce fameux lac qui finira par l’emporté. L’enfant serait tombé dans ce trou le samedi 28 janvier et selon Oscar TANGWA son père, « les sapeurs sont venus le samedi ils ont fouillé le corps mais n’ont pas trouvé. Ils sont revenu le dimanche et n’ont pas trouvé ledit corps » et c’est le lundi 30 janvier que le corps de l’enfant ayant rejoint la surface des eaux a pu être récupéré.
Le départ de l’entreprise chinoise qui exploitait cette carrière depuis plus d’une année déjà avait été considéré comme une bonne chose par les populations riveraines compte tenu des dégâts que l’exploitation de cette carrière causait. Seulement, les populations n’avaient pas réalisé que le trou laissé par cette exploitation pourrait constituer un problème pour elles plus tard. A ce propos, Roni MOUMA riverain de ce village a affirmé : « on se sentait soulagé jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’ils sont partis sans rien faire, laissant cet endroit comme vous voyez là, ouvert à tout le monde et dangereux pour les enfants ». Au père du petit Fabrice décédé de dire : « cet endroit doit être sécurisé. On ne doit pas creuser un trou pour abandonner dans un quartier où il y les enfants, c’est un piège ! Si on avait sécurisé les enfants ne pourraient pas traverser pour aller entrer. C’est un endroit très très dangereux ».
Une fois de plus, l’activité d’exploitation des carrières pose encore le problème de l’abandon des trous après exploitation qui deviennent de réel danger pour la vie des populations riveraines. Pour Paul SELATHA, habitant du village AKAK I, « Il ne faut pas toujours que le gouvernement vienne en sapeur-pompier quand il y a déjà une victime. Il faut qu’on sécurise le site là ».
Rappelons que le décès du jeune Fabrice constitue l’un des nombreux cas déjà enregistrés au rang des décès orchestrés par l’abandon des trous après une exploitation de carrière au Cameroun, en violation du devoir de réhabilitation des sites d’exploitation miniers qui relève de la responsabilité des exploitants conformément aux dispositions de l’article 136 alinéa 1 du Code minier Camerounais de 2016 qui dispose que « la restauration, la réhabilitation et la fermeture des sites miniers et des carrières incombent à chaque opérateur ».
Par Sandrine TANKEU