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CAMEROUN: LES JOURNALISTES OUTILLES SUR LA REDEVANCE FONCIÈRE

forêtLe Réseau de lutte contre la faim (Relufa) a organisé le 26 août 2020 à Yaoundé un webinaire sur la redevance foncière au Cameroun. L’objectif était de susciter un débat et l’intérêt des professionnels de médias pour des reportages autour de la question des redevances foncières qui semble être négligée, surtout au moment où la réforme de la législation foncière est en cours au Cameroun. « La question des redevances foncières au Cameroun a suscité beaucoup dinquiétudes, en particulier de la part des communautés locales, car la valeur des terres qu’elles perdent au bénéficie des agro-industries comparativement à leur part du paiement des redevances est dérisoire », a indiqué Jaff Bamenjo, coordinateur du Relufa.
S’il est vrai qu’au Cameroun, l’exploitation des ressources naturelles [mine, forêts, pétrole, gaz ou terre] est soumise au paiement des redevances liées à cette ressource, l’on note cependant une absence ou une quasi-inexistence du débat au niveau national ou local sur la redevance tirée des projets agro-fonciers. Selon le Relufa, il y a très peu d’informations sur les agro-industries en activité dans le pays, que ce soit en termes de superficies du sous-bail, de superficies plantées, de superficies en production, de recettes foncières et de redistribution des redevances foncières.
Par ailleurs, il n’y pas d’équité dans le paiement par certaines agro-industries de la redevance foncière qui leur est due. De l’avis de Guy Lebrun Ambomo, assistant de programmes au Relufa, certains ne s’acquittent pas de leur obligation de paiement, pendant qu’une autre catégorie, comme Herakles Farm, paie moins. Pour ce dernier cas, le prix du loyer de la terre avait été fixé à 1 dollar/hectare/an, pour une superficie initiale de 73 000 ha. Ce qui donnait donc un loyer de 73 000 dollars/an. Les 20% de ce montant représentent moins de 15 000 dollars l’an, soit 7 500 000 F.CFA à répartir entre les 22 communautés riveraines de la concession originelle, soit 340 000 F.CFA par communauté et par an. A titre de comparaison, un hectare de cacao rapporte au moins 2500 dollars/an, soit 1 250 000 F.CFA, fait observer M. Abomo.
Des recommandations ont été formulées pour relever les défis liés aux redevances foncières, notamment la réalisation d’un inventaire systématique et exhaustif des terres du domaine privé de l’État débarqués, occupés et accordés aux exploitants privés, l’institution des redevances foncières annuelles pour les concessions foncières dans le domaine national et privé de l’État, l’augmentation de la part des redevances foncières annuelles à attribuer aux collectivités et l’institution de comités locaux (incluant les populations autochtones riveraines du projet agro-industriel) pour la gestion des redevances foncières annuelles.

[MOGED]

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