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LES CONSEQUENCES DU PROJET DE L’AGRO-INDUSTRIEL CAMVERT SUR LES POPUALTIONS RIVERAINES

         imagesLe jeudi 02 juin 2022 dernier, l’ONG Greenpeace a publié un documentaire sur les conséquences déjà perceptibles du projet agro-industriel de l’entreprise CAMVERT sur les populations riveraines.

                En effet, selon ce documentaire, il s’agit d’un projet riche en promesse pour les populations pauvres à savoir 800 emplois directs et 15 000 emplois indirects, la construction de 100 forages, de plus de 10 écoles primaires ainsi que la construction des pistes de routes. Voilà ce que promet de réaliser l’entreprise CAMVERT avec le projet d’implantation d’une entreprise agro-industrielle dans la région du sud Cameroun

               Cependant, le revers de ce projet est qu’il causera la destruction de 60 000 ha de forêts de l’UFA 09025 du domaine forestier permanant. D’après ce documentaire, la question qui se pose est celle de savoir si ce projet présenté comme un projet développement a intégré les exigences environnementales et sociales dans cette localité ?

           A Eboje, un village situé à une cinquantaine de km de Kribi et reconnu comme une zone d’attraction touristique et une oasis pour les tortues marines, les populations redoutent l’arrivée de Camvert dont les travaux vont occasionner la pollution des eaux qui sont les sites de ponte des tortues. Selon Emile Mambo Ebodie, un natif de ce village « on se baigne dans les rivières, ou vont-ils déverse leurs déchets ? on vit dans un village écotouriste et on ne connait pas ou ils vont verser leurs déchets toxiques. Peut-être ce ne va pas se produire aujourd’hui mais dix ans plus tard on aura les effets ». Pour Albert NDOMI, « la mère est entrain de souffrir avec les activités du port et nous également ? Camvert vient de l’autre côté, nous serons traqués il faut aussi comprendre est ce que l’Etat peut faire quelque chose pour nous, c’est un appel que nous sommes en train de faire ».

              A Campo beach également les changements dus à l’installation de Camvert sont déjà perceptibles et les populations subissent déjà les impacts. Par exemple, les espaces des animaux qui sont détruits poussent ces derniers à se rendre dans les plantations des populations et même dans leur espace vital. Selon Ernest NDOUMBE, « Je n’avais jamais vu le gorille, mais il est arrivé que certains membres de la communauté ont vu le gorille, des animaux qui font plus de dégâts dans nos plantations ». Selon Pierre NIANG un autochtone, « S’ils prennent le côté nord qu’ils ont déjà pris se rapprochant avec le port de Kribi, le côté ouest qui est avec le parc national, vers le côté de Memve’ele là où il y a le barrage et le coté sud qui est avec l’embouchure du Ntem qui se verse dans la mère et le côté sud qui est maintenant avec l’île Edipicar, nous restons avec cette petite rivière de 1,5km c’est insuffisant, dans 50 ans il y aura des dégâts qui vont se répercuter sur les populations ».

               De plus selon ce documentaire, les populations ont le sentiment de n’avoir jamais été consulté dans les prises de décisions, les populations affirment que CAMVERT ne les a jamais consultés et que CAMVERT n’est pas au courant de leurs doléances et de leurs problèmes. D’après ces populations « il n’a y pas de collaboration, de sensibilisation du côté de CAMVERT ». Pour Luc parfait ZENGUE, « s’il y avait eu une EIE, nous devrions les montrer là où il faut mettre pied et là ou il ne faut pas mettre pieds, nous avons même proposer de créer un comité de suivi dans lequel il y a les quatre ethnies qui existent à Campo les Mvae, les Bagiely, les Yassa et les Ngoumba pour pouvoir les montrer les espèces, les tombes, les espaces sacrés et autre. Mais, ils font comme ils veulent, ils décident comme ils veulent, alors nous pensons que ça ne va pas couler bon à l’avenir »

          Pour les populations d’AKAK et de Mvini, l’intrusion de CAMVERT dans leur milieu de vie est un facteur déstabilisant dans un contexte où les responsables de la société ne font pas les choses comme il se doit.  CAMVERT a promis le travail, mais les conditions de travail sont difficiles. Pierre MENZAMBO « j’ai travaillé là-bas avec ma femme, mais j’ai laissé parce que ma femme mourrait là-bas, Quand tu tombes malade on n’a même pas ton temps. Même le salaire pour passer même bien rien, à la fin du mois on te donne 12 000 FCFA. Tu fais un mois, deux mois tu n’as pas l’argent en main. Tu souffres sous le soleil avec la pluie tous les jours ». Joseph BAICOULAK « Quand ils sont venus ils sont venus comme des bons samaritains, mais aujourd’hui nous souffrons, nos frères souffrent là-bas. Un comme moi je suis un bûcheron, un abatteur sieur, mais le salaire est minable. Ils nous utilisent comme des exclaves »

             D’après ce documentaire, au Sud Cameroun, la vie des populations autochtone Bagyeli et des peuples bantous repose essentiellement sur la chasse, la pêche, la cueillette et la collecte des produits forestiers non ligneux, l’agriculture, l’écotourisme et les autres activités liées à la forêt. Seulement, l’arrivée de l’agro-industrie CAMVERT plonge ces populations dans une incertitude sans pareil et dans un désarroi total.  Jean Marie MAMENDE « je suis né ici et je vais mourir ici. Quand vous me parlé de CAMVERT ma communauté et moi ne sommes pas d’accord pour leur installation. Pour moi CAMVERT n’est pas une bonne chose pour nous, notre environnement a suffisamment été détruit comme ça, d’abord SOCAPALM et maintenant CAMVERT j’estime que ça fait beaucoup ». Selon Monique MISSE « je prends l’exemple de la SOCALPALM qui ont dit qu’ils allaient nous construire des maisons, des centres de santé, des maisons, mais rien n’a été fait, nous sommes en danger. Voilà pourquoi nous ne voulons pas du projet CAMVERT parce que nous n’y voyons aucun intérêt ». A Marie ESSOMBA quant à elle de dire « Si je veux aller pêcher, je vais aller pêcher ou ? Si notre rivière ci devient un lac, est-ce qu’il y aurait suffisamment de poisson pour nourrir ma famille ? et si je veux le bois est-ce que je vais aller chercher les branches de palmier pour venir mettre cela au feu ? non. Si mon enfant tombe malade j’irai ou pour aller prendre les écorces ? et au pire des cas si l’enfant venait à mourir est-ce que je vais me promener avec le corps de mon enfant entre les mains au lieu de l’enterrer ? Nous n’avons plus de terre et avec ce que CAMVERT s’apprête à faire dans nos forêts c’est extrêmement difficile pour nous ».

              En définitive selon ce documentaire, le projet agro-industriel de CAMVERT n’est qu’à sa phase de lancement avec à peine 2000 ha détruit sur les 60 000 ha qui doivent être en tout détruit et les populations riveraines souffrent déjà des conséquences évidentes. Les forêts que l’entreprise CAMVERT s’apprête à détruire constituent pour les populations riveraines et autochtones des lieux de cultes, des pharmacopées, Or pendant que ces populations se battent à demander une réduction des espaces occupés par CAMVERT, l’entreprise elle cherche à augmenter plus de terre sur ses 60 000 ha.

              Par TANKEU GAPET Sandrine

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