Bientôt cinq mois que la terre tremble à Nyom II et dans tous les villages environnants. Des violentes secousses accompagnées des fortes détonations apparaissent une à trois fois par semaines. Les habitats des habitants, les puits d’eau et autres édifices locales sont endommagés ainsi que les objets fragiles qu’ils contiennent. La panique gagne les cœurs des plus petits, des personnes âgées et des personnes malades. Les structures sanitaires de la zone s’inquiètent du risque élevé d’arrêt cardiaque chez les personnes malades internées.
Origine des violentes secousses !
Selon les dires des populations, ces secousses seraient dues aux exploitations des carrières qui sont dans la zone. D’après la publication du journal Cameroon Tribune du 25 Aout 2015 de Pierre Rostand Essomba, il existerait plus de cinq Carrières dans la zone. Tout ressemant en mai dernière, l’on a appris l’inauguration d’une autre carrière à Edimi-Nyom II. Le site web du Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique nous renseigne que la roche qui fait l’objet d’exploitation à Edimi est la même qui couvre le sous-sol de tous les villages environnants. De plus, c’est la même roche qui est exploitée par les autres carrières de la zone. Ainsi, l’accumulation des tirs d’explosif dans les différents sites d’extraction serait à l’origine des violentes secousses observées dans la zone. Plus encore, la nature de la roche, le nombre des coups et les techniques utilisées pour dynamiter la roche sont aussi des facteurs intensificateurs des secousses qui ne sont pas à négliger dans l’analyse.
Quel avenir pour les investissements d’ici cinq a huit ans dans ce contexte ?
La panique est à son comble, la peur envahit les cœurs des populations de la zone. On s’inquiète désormais de ce que deviendront les investissements dans cette localité d’ici cinq à huit ans si rien n’est fait. On se demande, comment l’Etat peut-il accorder le permis d’exploitation aux sociétés pour l’exploitation d’une roche qui couvre le sous-sol de plus de 8 villages ? En plus, les secousses sont de natures à empêcher aux propriétaires des titres fonciers tout investissement sur des sites qui les appartiennent et qui n’ont pas été exproprié. Comment admettre cela ?
Par ailleurs, il convient de préciser que, les populations riveraines ne sont pas contre l’exploitation des carrières, mais qu’elles veulent que des dispositions soient prises pour que l’exploitation ne détruise pas leurs investissements et ne les empêche pas d’investir sur des sites dont ils sont propriétaires. Car, ces secousses nourrissent des vives tensions aux seins des populations locales comme témoigne la déclaration du chef d’un des villages concernés :
« […] cette affaire peut créer des soulèvements incontrôlables. Parce que, lorsque vous imaginez un seul instant ce que ces gens perçoivent par jour lors de leurs différentes ventes et qu’ils se permettent de faire ce qu’ils font là, ça ne peut que créer des soulèvements. Et si rien n’est fait franchement, elle sera une situation très incontrôlable parce que ça va dans tous les sens. […]. Si rien n’est fait, on sera obligé de se faire entendre d’une autre façon ».
« Non seulement les mesures de compensation ne sont pas respecter mais nos petites cabanes qu’on a eu à faire avec autant de sacrifices, vous venez encore détruire ça pour que ça tombe sur nous et on laisse ça venir ! Non, on ne peut pas même si on est devant le Président de la République on va manifester notre mécontentement » (Déclaration d’un chef traditionnel).
Devant cette situation alarmante caractérisée par des tensions et des remous au sein des populations, l’urgence d’une action de la part des autorités concernées est de mise pour désamorcer cette « bombe » qui peut s’exploser à tout moment.
Le rural.info