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Les projets sociaux en arrêt dans les villages

Planifiées pour cinq ans, les réalisations des comités riverains n’ont pu tenir que sur deux. Pris sous le coup de la loi de finances 2015, certains projets initiés dans les villages n’ont pas été réalisés, d’autres sont arrêtés.

Les salles de classe restent vides, les enseignants sont retournés dans leurs villages, car ne pouvant plus être payés.La plupart de nos enseignants sont retournés dans leurs villages. Nous ne parvenons plus à les payer. Regardez, les salles de classe sont fermées. Dans celles qui sont ouvertes, les leçons ne sont pas bien dispensées par manque de craie, Bic et cahiers. », Telles sont les paroles prononcées dans les villages de Lomié que nous avons traversées. Dans ce crédo on constate bien l’importance de la RFA pour l’éducation dans ces villages. Dans d’autres, la population en veut aux membres du Comité riverain. Elle ne pourra plus bénéficier des hangars et plaques solaires promis. Pour cause, une planification quinquennale de l’amélioration de l’habitat des membres de la communauté avait été préalablement établie. Mais le comité riverain n’a pu l’appliquer que pendant 02 ans. Cette situation a créé un sentiment d’inimitié et de haine dans les villages.

Un manque à gagner des communautés

La suppression a créé un flou dans la gestion de la quote-part de l’année 2014. En effet, les différentes quotes-parts étaient reversées aux communautés l’année qui suivait celle de la collecte. Mais dès que la loi de finances de 2015 a supprimé cette part des communautés, les maires ont refusé de reverser celle de 2014 aux communautés. La question est de savoir quel chemin a emprunté cet argent qui avait pourtant été bien reversé dans les comptes des communes. En un an et demi, beaucoup de voix se sont levées pour revendiquer la réparation de cette injustice. Tel le Réseau des parlementaires (REPAR) et le secrétaire général des services du premier Ministère dans sa lettre du 26 juillet 2015 au Ministre des Finances, l’appelant à surseoir l’application de la circulaire du directeur des impôts portant modalités d’application des dispositions fiscales de la loi des finances 2015. Par la suite, la pétition initiée par une ONG de défense des droits des communautés en collaboration avec les chefs traditionnels pour demander la restitution de la part de la RFA des communautés riveraines. Mais rien n’a changé après ces démarches des hautes personnalités du pays et des cris et pleurs grandissants des populations forestières. Au contraire, il y a eu renforcement de cette suppression par la loi de finances 2016. On se demande qui tire les ficelles de cette affaire ? À qui profite ce crime ? Jusqu’à quand durera cette nouvelle répartition et que deviendront les forêts?

Ghislain FOMOU, La voix du paysan, juillet 2016

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