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MEMORANDUM DES COMMUNAUTÉS VILLAGEOISES

Le Rural.info, 15 juillet 2015

Yaoundé le 06 Mai 2015

                                                                           A

                                     Madame le Ministre des Domaines,

                 Du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF)

Madame,

Nous, membres des communautés rurales et autochtones réunis au sein des associations ADEBAKA , ABAGUENI de Djoum (département du Dja et Lobo dans le Sud) ; COGES de Njombé-Pendja (département du Mongo dans le Littorale) ; BELKO’O de Deng-Deng (département du Lom et Djerem dans l’Est )

  • Affirmons notre plein soutien à l’initiative de la réforme de la loi foncière
  • Plaidons pour une consultation effective des communautés rurales et autochtones dans la dite réforme
  • Sommes résolus de faire connaître à l’Etat les problèmes fonciers des communautés rurales et autochtones
  • Attirons votre attention sur les conséquences de la faible prise en compte des droits fonciers coutumiers des communautés.
  • Nous vivons des réalités humiliantes sur le terrain. A titre d’exemple :
  • Nos terres sont arrachées par les grandes sociétés agricoles, industrielles ou forestières.
  • Quand l’Etat prend nos terres, pour réaliser des projets, il ne nous paie que le prix de nos mises en valeur sans prendre en compte le prix de la terre.
  • Nos arbres fruitiers et médicinaux qui nous permettent d’avoir de l’argent pour envoyer nos enfants à l’école sont détruits.
  • Nous n’avons plus d’espace pour cultiver ce que nous allons manger ou vendre nos espaces sacrés sont détruits pendant la réalisation des projets
  • Nous n’avons même pas de chefferie par endroit
  • Nous ne pouvons même pas avoir le titre foncier
  • Nous sommes inquiets par la cession de nos terres par l’Etat aux étrangers.
  • Nous nous sentons frustrés et inutiles pour la construction de la nation
  • Nous sommes réduits à un rôle de manœuvre au service de ceux qui occupent et exploitent nos terres…

Nous sommes occupants des terres que nos ancêtres nous ont laissées. Mais la loi ne nous reconnait pas comme propriétaires de ces terres parce que nous n’avons pas de titre foncier.

En conséquence :

Ces violations de notre dignité sont flagrantes. Elles portent atteintes à notre épanouissement et constituent une menace à notre intégrité nationale, notre intégrité territoriale, notre unité nationale et notre vision de l’émergence. Nous vous invitons à considérer cette situation et les réclamations des communautés rurales et autochtones qui vous sont faites.

Nous

  •         Plaidons pour une reconnaissance explicite des droits coutumiers fonciers dans la nouvelle loi ;
  •         Demandons une consécration du domaine coutumier et traditionnel
  •         Sollicitons une large concertation des populations à la base pour les décisions qui touchent à leurs terres ancestrales
  •        Voulons une reconnaissance territoriale des BAKA par la création des chefferies traditionnelles BAKA
  •         Demandons que la procédure d’obtention du titre foncier soit allégée pour les faibles communautés rurales et autochtones que nous sommes
  •       Nous exigeons une consultation effective des populations rurales et autochtones avant toute réalisation des projets dans leur environnement.

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