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VIOLATION DES DROITS ET INJUSTICES SUBIES PAR LES POPULATIONS DE FÉBÉ PAR RAPPORT À L’EXPLOITATION DE LEUR CARRIÈRE PAR L’ENTREPRISE CHINOISE JINLI CAMEROUN SARL

f6   La volonté du gouvernement camerounais de faire de l’exploitation des ressources naturelles un pilier de développement de la localité dans laquelle elle se trouve telle que manifestée dans la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND-30) rencontre des difficultés liées au non-respect du cadre juridique qui l’accompagne. Il est vrai que ce cadre reste perfectible et ouvre la voie à l’opacité dans la gestion de ces ressources,  à la corruption et au détournement des fonds destinés au développement local, mais il faut surtout remarquer que ces textes ne sont pas effectivement appliqués. Les nombreuses injustices subies par les populations riveraines des projets d’exploitation des carrières au Cameroun en général et à Yaoundé en particulier en sont des parfaites illustrations.

             C’est en effet le cas de l’exploitation de la carrière de Fébé village dans l’arrondissement de Yaoundé II qui, non seulement ne contribue en rien au développement local, mais concoure à la violation des droits des populations dudit village. Parmi ces droits violés, l’on note :

             Le droit au consentement libre, informé et préalable (CLIP) reconnu aux populations dans l’article 135 de la loi n°2016?17 du 14 décembre 2016 portant Code minier au Cameroun n’a pas été respecté. L’enquête menée par l’organisation Earth Cameroon fait état de ce que les populations ne sont  pas associées aux consultations comme le déclare un couple autochtone du village « Nous avons suivi en « l’air en l’air », on n’a jamais réuni les gens du village, les autochtones du village ». Allogène de Fébé affirme : « Nous n’étions au courant de rien du tout. Nous avons découvert qu’il y a la carrière ici  par le bruit. Nous n’avons pas été informés. Nous n’avions pas été associés aux consultations, ni aux sensibilisations ». Monsieur Léon, un autre autochtone du village ajoute : « On nous a fait lire les papiers, tout était déjà signé que c’est un projet du gouvernement ».

             Les articles 118 et 165 du code minier de 2016 reconnaissent aux populations le droit au développement local. Il s’agit en effet de la contribution de l’exploitation au développement. Cette contribution inclut la taxe sur l’exploitation des ressources naturelles, le contenu local et autre. Depuis deux ans et demi d’activités, la société chinoise Jinli n’a réalisé aucune action en faveur du développement local. Par contre, l’activité de cette entreprise entraine la détérioration des conditions de vie et d’existence des populations riveraines.

             Le droit à la santé et à la sécurité sociale indiqué dans l’article 81 fait également objet de violation. En effet, depuis l’ouverture de cette carrière, la qualité de l’aire dans ce village ne cesse de se dégrader. Ceci est dû au rejet des produits toxiques dans l’air lors des opérations des tirs explosifs, des activités de concassage, de transport. Ces derniers entrainent aussi la pollution des champs. Tout ceci a une grave incidence sur la santé et la sécurité des populations des populations riveraine. Les opérations des tirs explosifs et le comportement des conductions des camions créent une insécurité totale au sein des populations riveraine

              Le droit à la protection de l’environnement reconnu aux populations riveraines dans l’article 135 de la loi minière Camerounaise qui stipule que : « À l’exception de l’autorisation d’exploitation artisanale, du permis de recherche et de l’autorisation d’exploitation des carrières artisanales à des fins domestiques, l’octroi des titres miniers, des autorisations et permis d’exploitation des carrières est subordonné à la conduite préalable d’une étude d’impact environnemental et social, à la production d’une étude des dangers et des risques et à la fourniture d’un plan de gestion », n’est pas aussi respecté. Car, les rivières, les champs et l’aire sont pollués. Les populations subissent en silence ces exactions sans mot dire à cause de la peur qui les envahit. Ce témoigne d’une allogène démontre l’état de psychose au sein de la population « A qui ? Quelle autorité ? Je vais m’attirer les ennuis ? Ma petite vie ça me va comme ça. Mon mari ne m’a pas laissé ici pour attirer les problèmes. Je ne peux pas venir entrer dans la sorcellerie des gens ».

         Pour toute activité d’exploitation des carrières au Cameroun, les populations riveraines ont droit à une compensation conformément aux dispositions de l’article 118 alinéa 2 du code minier qui dispose que « La population riveraine d’une exploitation d’une carrière artisanale semi-mécanisée ou d’une carrière industrielle a droit à une compensation sur la taxe à l’extraction des produits de carrières ». Ces compensations visent en réalité les dommages causés par les activités de la carrière. Mais à Fébé, les plaignants ont vu leur recours rejeté par les autorités traditionnelles et administratives. En dehors de deux élites influentes qui ont eu gains de cause auprès des chinois, tous les autres plaignants « pauvres » se butent soit aux autorités administratives soit aux autorités traditionnelles. « Une fois mon studio qui est derrière là avait une fente de mur. C’est pour cela que j’ai vite fait la barrière et renforcer la fondation comme tu vois là. Je n’ai pas signalé aux gens de la carrière parce que je sais qu’ils ne vont rien faire » témoigne un autre allogène de Fébé.

Par DJAWA WALIDJO Alain

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