La fréquence des manifestations climatiques extrêmes récurrentes au Cameroun, soulève la question de l’adaptation des populations camerounaises en général et des populations vulnérables en particulier. En effet, le Cameroun en adhérant à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques de 1992, a clairement démontré son engagement à prendre des mesures d’adaptation de sa société aux Changements Climatiques (CC) pour limiter les dommages. Selon les dispositions de l’article 4 de cette convention, les parties « préparent, en coopération l’adaptation aux impacts des Changements Climatiques et conçoivent et mettent au point des plans appropriés et intégrés pour la gestion des zones côtières, pour les ressources en eau et l’agriculture, et pour la protection et la remise en état des zones frappées par la sécheresse et la désertification, notamment en Afrique, et par les inondations ».
C’est pour pallier aux engagements contenus dans cet article qu’en 2015, le Cameroun a adopté son Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques dont l’objectif était de présenter les mesures concrètes, opérationnelles pour préparer le Cameroun et ses populations à pouvoir faire face aux conséquences des CC.
Ce plan National d’Adaptation aux CC prévoit 148 mesures concrètes à court, moyen et long terme reparties en 20 projets au travers desquels le Cameroun pourrait parvenir à s’adapter aux CC. Parmi ces 20 actions concrètes, 07 sont des projets qui regroupent des mesures d’adaptation directement liées aux populations vulnérables.
Lesdites mesures d’adaptation relatives à l’adaptation des populations vulnérables consistaient à l’actualisation du plan d’affectation des terres, car les risques climatiques obligent les populations rurales à rechercher les points d’eau pour les cultures de subsistance ou pour la nourriture du bétail ; la réduction de la vulnérabilité des populations urbaines aux effets des CC, étant donné la précarité des logements en zone urbaine et la pauvreté des populations ; l’amélioration de la gouvernance foncière locale en réponse aux changements climatiques, dans la mesure ou la terre est le support de développement des activités de production des populations vulnérables ; l’adaptation de la politique nationale sur le genre et la réduction de leur vulnérabilité au CC par la protection en priorité les populations vulnérables ; le développement d’une agriculture intégrée et résiliente face aux effets des CC, pour assurer une sécurité alimentaire des populations vulnérables ; la réduction de la vulnérabilité de l’élevage aux effets des CC (REVEECC) pour lutter contre la baisse de la production et de la productivité agricole des populations pauvres et enfin, la réduction de la pression sur les ressources forestières.
Bien que le Cameroun ait élaboré depuis 2015 toutes ces mesures pour garantir l’adaptation des populations vulnérables aux effets néfastes des CC, la question de leurs impacts sur ces dernières continue de se poser. En réponse à cette question, on peut dire que les mesures d’adaptation élaborées au Cameroun depuis 2015 n’ont aucun impact sur les populations riveraines, car les CC continuent de détruire leurs logements, occasionner les conflits intercommunautaires et favoriser la recrudescence des maladies au sein des populations vulnérables.
L’urgence d’une mise en œuvre effective des mesures d’adaptation aux CC qui ont un impact sur les populations vulnérables au Cameroun s’impose.
Par TANKEU GAPET Sandrine, Stagiaire