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RAPPORT GREENPEACE DECEMBRE 2021: DESTRUCTION DE LA BIODIVERSITE ET VIOLATION DES DROITS DES COMMUNAUTES AUTOCHTONES DANS LE SUD CAMEROUN

31323778-8679221-The_Earth_was_originally_covered_by_60_million_square_kilometres-a-20_1598809116855 (1)    Malgré les dénonciations et les cris des communautés autochtones asphyxiées par les activités de la société Hévéas Cameroun (HEVECAM) dans la région du Sud, la société anonyme Cameroun Vert (CAMVERT) progresse et annexe avec froideur les aires de conservation de la biodiversité et viole sans humanité les droits des peuples autochtones dans les arrondissements de Niété et de Campo. Cette inhumanité de CAMVERT qui tranche avec le libéralisme communautaire prôné par le Chef de l’Etat se fait sous les yeux du monde et du gouvernement camerounais qui restent pour l’heure silencieux. Telle est la substance du rapport publié le 8 décembre dernier par Greenpeace Afrique et Green Development Advocates (GDA).

En effet, et selon ce rapport, Sud Cameroun Hévéa (Sudcam) a rasé entre 2011 et 2019 plus de « 11 600 hectares de forêt vierge pour y créer une gigantesque plantation d’hévéas au bord de la réserve de faune du Dja », inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette intrusion au cœur du massif forestier du département de l’océan avait conduit à l’expulsion des communautés autochtones Baka de leurs terres ancestrales, à la profanation de leurs sites sacrés entrainant un crime culturel sur cette minorité Baka abandonné à leur sort.

            Selon ce rapport, le scenario reprends avec CAMVERT qui, depuis deux ans, a déjà « rasé plus de 1 700 hectares de terres située à proximité du parc national de Campo-Ma’an pour en faire une plantation de palmier à huile ». Cette campagne de destruction de la biodiversité la plus importante du monde conduira à la destruction de plus de 60 000 hectares de forêt de la zone comme le projet le présente. Rasé à 1 700 hectares déjà, les aires de conservation de la biodiversité sont menacées, les cris à l’accaparement des terres coutumières et à la déstructuration socioculturelle des communautés autochtones dans les arrondissements de Niété et de Campo se font entendre. C’est en effet ce qui se passe déjà au sein des communautés Bagyeli et bantous de la zone ou les chefs cèdent des terres communautaires pour « des sacs de riz, des bouteilles d’huile de palme, du savon, des tomates en boîte et de l’argent ». Selon ce même rapport de Greenpeace, plus de 1 620 hectares appartenant aux plantations communautaires ont déjà été accaparé par CAMVERT à travers cette méthode subtile. Des prébendes matérielles octroyées aux chefs des communautés autochtones pour mettre en danger toute la génération  actuelle et celle à venir. Les déclarations des habitants rapportées dans le rapport attestent de la ruse utilisée par CAMVERT pour obtenir le consentement des communautés et des chefs :

« Ce programme ne nous aide pas, il nous scandalise. C’est un échange totalement inégal. Une sorte d’échange colonial lors duquel un père vend son fils pour avoir du sel. Il n’y a aucune égalité dans ce genre d’échange. » ;

 « Camvert m’a demandé de signer un papier sans le lire. Après, d’autres personnes sont venues me dire que j’avais signé une autorisation d’allouer notre forêt à Camvert au nom de toutes les communautés Bagyeli de la forêt de Campo. Je n’en sais rien. Je suis pygmée et j’ai signé parce qu’on m’a trompé. ». Selon les enquêtes de GREENPEACE, CAMVERT échange la signature contre 20 000 frs CFA.

            Pendant ce temps, l’accès à CAMVERT est totalement interdit aux communautés autochtones, le droit d’usage coutumier est proscrit à l’intérieur de la plantation, le continu local prévu dans le cahier de charge est une farce, les communautés autochtones en manque d’espace pour les activités coutumières sont devenus des ouvriers agricoles pour CAMVERT, le conflit homme-faune est récurent du fait de l’occupation des réserves fauniques. En somme, le rapport de Greenpeace montre que les droits des communautés sont bafoués en bloc, le droit environnemental est violé. CAMVERT fait fi de tout cela pendant que la tension monte au sein des communautés autochtones.

Le rural.info

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