L’ouvrier qui offre sa force de travail ou des services, doit pouvoir jouir du salaire conséquent.Selon l’article 61 alinéa 1 du code du travail du Cameroun, le salaire s’entend comme « des gains susceptibles d’être évalués en espèces et fixés soit par accord, soit par des dispositions réglementaires conventionnelles, qui sont dues en vertu d’un contrat de travail par un employeur à un travailleur,… ».
Selon la Convention collective nationale des entreprises agricoles et activités connexes de 2009, les salaires des catégories 1 à 3 vont d’environ 30 000 Fcfa à environ 38 000 Fcfa. Mais ces salaires peuvent évoluer au cas où l’ouvrier change d’échelon ; et le changement d’échelon se fait, selon cette même convention sur la base du mérite et de l’ancienneté.
Ces salaires attribués aux ouvriers sont très bas, comparativement à la charge de travail, au besoin de l’ouvrier relativement au coût de vie, et à la possibilité d’engager une épargne pouvant servir à l’investissement.
Cette politique des bas salaires, émanation coloniale est aujourd’hui encouragée par les législations camerounaises, et soutenues par les entreprises agroindustrielles du Moungo ; qui en plus surchargent les ouvriers, et les obligent à travailler à des heures indues. Les législations camerounaises ont ainsi fermé les yeux non seulement sur les abus perpétrés par les entreprises, mais aussi sur les réalités qu’il faut prendre en considération dans l’attribution du salaire, pour que le salaire soit considéré comme décent.