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CRISE DE ÉLECTRICITÉ: L’EST ET L’ADAMAOUA DANS LE NOIR

delestageNouvelle expression, Octobre 2015

Ces deux régions font l’objet de coupures continues d’énergie électrique. Un procédé qui paralyse ces parties du pays.

Nous sommes à Batouri, chef-lieu du département de la kadey, dans la région de l’Est. Michelle (Nom d’emprunt) est une jeune fille qui vient de perdre sa mère des suites d’Accident vasculaire-cérébral. Le corps de cette dernière doit être gardé à la morgue. Un hic intervient très rapidement. L’électricité a déserté la ville depuis trois jours. Et le groupe électrogène de la morgue du coin est en panne. La famille doit par conséquent envoyer la dépouille à Bertoua, chef lieu de cette région, situé à environ 90km de Batouri sur une route non bitumée. Des cas comme celui-ci sont récurrents dans la zone, du fait des coupures intempestives d’électricité. Des délestages qui paralysent par conséquent une multitude de secteurs d’activités. Du détenteur de moulin à écraser le fou-fou au poissonnier. «La situation est compliquée. Tu es obligé de payer de l’électricité chez ton voisin s’il a un groupe électrogène pour mener tes activités. Ce qui te fait une charge en plus, puisqu’il va te facturer cela cher», se lamente Alex M vendeur au marché de Batouri.

La situation s’est toutefois améliorée. Il ya encore quelque années, le problème de disponibilité d’énergie électrique se posait avec beaucoup plus d’acuité. La ville pouvait demeurer dans l’obscurité pendant une à deux semaines. Des coupures qui entrainent avec elles celles de l’eau courante. L’on se souvient que ce problème d’électricité avait conduit les populations en 2014 à bloquer durant pratiquement une journée, l’accès à l’entrée de la ville (le pont sur le fleuve Kadey sur la route Bertoua-Batouri), criant ainsi leur ras-le-bol. Joint, les responsables de la société en charge de l’énergie nous ont renvoyés à leur hiérarchie à Bertoua.

Scenario similaire à Belabo

La localité de Batouri n’est pas la seule à souffrir de ces coupures intempestives. A Belabo, arrondissement du département du Lom et djerem à environ 80 km de Bertoua, le même jeu de lumière a lieu. Ce jeudi 01er octobre 2015, l’électricité est absente de la ville. «Comme la majorité des jours», nous confie-t-on. La course au groupe électrogène règne de fait ici. Notamment dans les commerces. La ville bourdonne dès lors du ronronnement de ces engins électriques. «Je suis arrivé à Belabo cela fait deux jours maintenant. Depuis il n’y a même pas eu un semblant de lumière», déclare un prêtre du Diocèse de Batouri, en visite ici. Il se trouve dans un restaurant de la ville. La raison de sa présence : «je suis venu recharger la batterie de mon téléphone». Cette pratique est courante dans la ville. Justement toutes les prises électriques du restaurant sont occupées par des téléphones. Certaines personnes
viennent également recharger leurs ordinateurs. Le tout contre une consommation dans le lieu de vente, si l’on ne connait pas les propriétaires.

Cette pratique est également utilisée à Meïganga, chef-lieu du département du Mbéré dans la région de l’Adamaoua. Ce samedi 03 octobre 2015, la ville est sans énergie électrique. Une pluie tombée en mi-journée a entrainé une nouvelle coupure. «Avant que la lumière ne s’en aille, on avait d’abord coupé l’électricité pendant 6 jours. A la moindre pluie on coupe la lumière» assure Fadimatou restauratrice. Ici, outre les restaurants, les stations services sont également utilisées. Il n’est donc pas surprenant de trouver un beau monde agglutiné dans une salle étroite de station rechangeant batterie de téléphones et d’ordinateurs.

La question de délestage dans la région de l’Est notamment n’est pas nouvelle. Elle se posait déjà avec plus d’acuité du temps de l’AES-SONEL. Les sempiternels problèmes étant ceux de la vétusté des poteaux électriques utilisés par la société en charge de l’offre énergétique au Cameroun, et celui de l’approvisionnement des centrales hydroélectriques. Ces délestages surviennent alors que des projets hydroélectriques sont en cours nota ment dans la région de l’Est. Les espoirs reposent dès lors sur la centrale hydroélectrique de Lom Pangar qui devra augmenter le débit de la Sanaga à plus de 1.000 m3/s et permettre une meilleure alimentation du pays en énergie électrique.

Ben Christy Moudio

 

 

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