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RENOVATION DE LA ROUTE DE NSIMALEN: L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL SUR LES POPULATIONS

 

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AfricaPresse.com, 05 Aout

“Enfin, on aura une route digne d’un aéroport!!”, s’exclame un riverain de la route menant à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen. En prélude à la visite du Chef D’Etat français au Cameroun, les travaux de réhabilitation de cet axe ont débuté à la mi-juin 2015. Encore en cours, ils offrent néanmoins déjà aux usagers et populations riveraines un nouveau visage. En effet, les incidences de ces travaux portent déjà des fruits, tant elles entrainent des modifications qualitatives et fonctionnelles de l’environnement de cette zone.

En effet, les routes ont été agrandies sur environ un mètre de chaque côté, faisant place désormais aux trottoirs, ou les automobilistes peuvent sereinement se garer, sans plus embarrasser les autres usagers de la route. La chaussée quant à elle a connu une superposition d’environ cinq centimètres de bitume, laissant la place à une route plus belle et beaucoup plus confortable; Marcelle N., employée de ADC S.A affirme: ” Le bien est bien, je ne pouvais pas imaginer qu’on puisse rouler sur le goudron et avoir l’impression d’être sur du velours”, traduisant ainsi tout le confort de la route rénovée.

Par ailleurs, les virages ont été agrandis, et permettent désormais une meilleure visibilité et une baisse du risque d’accidents de la circulation. Les abords de route ont été légèrement creusés pour laisser glisser les eaux de pluie jusqu’aux trois grandes bouches de canalisation que compte cet axe, mais qui malheureusement s’étaient déjà trouvées bouchées, du fait des ordures ménagères et de toutes sorte d’insalubrité des populations riveraines. Désormais, les eaux ne traverseront plus la chaussée lors des grandes crues, pour la rendre plus glissante. Les risques d’accident lors des pluies se trouvent ainsi amoindris, tout comme les flaques d’eau stagnantes, gites de moustiques, et vecteurs de maladies ont disparu.

A l’entrée de l’aéroport, précisément à la zone dite “Rond Point du Lion”, les abords qui il n’y a pas longtemps encore n’étaient que des marécages broussailleux ont été nettoyés, pour céder place à une entrée assainie et apaisante.

Toutefois, et même s’ils sont moindres, les avantages de cette route rénovée ne doivent pas occulter l’impact négatif de ces travaux d’aménagement. L’axe menant à l’aéroport est un axe très fréquenté, du fait de son caractère de route urbaine et inter urbaine. De plus, une grande population réside tout le long. Pour réussir à travailler sans empêcher les autres activités, les ouvriers de la société de BTP RAZEL, se voient obligés d’alterner la circulation. Ce qui contraint ainsi les automobilistes immobilisés, à attendre le feu vert des ouvriers pendant une trentaine de minutes. Ceci les oblige à inhaler la fumée chaude mêlée de bitume qui est dégagée par la pose du bitume.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé -OMS-, dans certaines conditions, la fumée qui se dégage lorsque le bitume est chauffé, peut être cancérogène, en ce sens que , il peut pénétrer dans l’organisme à la fois par voie cutanée et respiratoire , et lui causer irritations, bronchites, asthme ou encore cancer de la peau.

En tout état de cause, ouvriers, populations riveraines et automobilistes sont exposées aussi bien aux rayons ultra violets qu’aux effets nocifs du bitume pendant la durée des travaux. Les débris de bitume peuvent également se retrouver en dehors de la zone de travail et constituer une menace environnementale pour les plantations avoisinantes. Toutes choses qui constituent des facteurs de risque pour la santé des populations, ainsi qu’une menace pour l’environnement.

Interrogés sur la conscience du risque pris, Moise F., ouvrier de RAZEL, qui exécute ces travaux, répond résigné” : Ah, on va donc faire comment, il faut bien que je nourrisse ma famille! On ne peut faire d’omelettes sans casser les œufs.” Et à la question de savoir si des mesures sont prises pour éviter aux ouvriers le risque de maladies liées à l’inhalation de fumée de bitume, Blaise K., chef d’équipe à RAZEL rétorque que : “Nous leur exigeons le port de vêtements de protection c’est à dire des combinaisons, des gants, et dans certains cas des masques et des lunettes que l’entreprise leur offre. Nous leur exigeons également l’application de mesures d’hygiène élémentaires, telles que disposer de vêtements propres, se laver les mains et prendre un bain en fin de journée. En appliquant ces consignes, beaucoup de mauvaises surprises peuvent être évitées”.

Si les populations se réjouissent de la “nouvelle route”, ils doivent cependant prendre conscience qu’une sensibilisation est nécessaire pour éviter les revers de ces travaux sur leur santé ainsi que sur l’environnement.

Marie Léonie AKOUMBA AYANG

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