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LE CALVAIRE DES POPULATIONS RIVERAINES DES SITES D’EXPLOITATION DES CARRIERES AU CAMEROUN : POUR UN PLAIDOYER POUR LA DEFINITION DES REGLES DE L’ART

          01 JUILLET 2022_1 Décidément, le gouvernement de Yaoundé semble faire son choix entre les taxes issues de l’exploitation des carrières et le calvaire que vivent les populations riveraines des sites d’exploitation des carrières. L’incursion de l’association Earth Cameroon dans le secteur depuis 2019 dans la zone de Yaoundé révèle que, les populations riveraines des sites d’exploitation des carrières sont sacrifiées sur l’autel du profit. Ainsi, des milliers des ménages assistent impuissamment à la destruction de leurs biens meubles et immeubles, à la détérioration de leur environnement immédiat, de leur culture vivrière de subsistance. Tout ceci se passe sous les yeux indifférents des autorités administratives en charge de la protection civile et des mines qui préfèrent renflouer leurs poches au détriment des milliers de ménages qui suffoquent sous le poids des impacts insupportables des activités d’exploitation des carrières.

          Selon l’enquête de l’Association Earth Cameroon, les impacts causés par les activités d’exploitation des carrières sont à 95% dus aux tirs d’explosifs qui entrainent au passage des vagues de vibrations ondulatoires au-delà du périmètre de sécurité et qui fragilisent les habitats des populations riveraines. Si l’on se rapporte à la déclaration d’une autorité administrative en charge des carrières de la région du centre, « la législation camerounaise n’a pas précisé dans un texte juridique la définition des règles de l’art minier mentionné dans l’article 55 alinéa 2 la loi N° 2016/017 du 14 décembre 2016 portant code minier camerounais ».  Ce vide juridique est à l’origine de la liberté que se donnent les exploitants des carrières dans les opérations des tirs explosifs. Ces exploitants, pour la plus parts des asiatiques chinois se laissent guidé par le seul principe du profit pour procéder à des opérations des tirs explosifs disproportionnées entrainant des violentes secousses telluriques qui se propagent à plus de cinq kilomètres du site d’explosion. Ces secousses entrainent au passage la fragilisation des maisons d’habitation des populations des villages riveraines.

           L’enquête révèle également que les populations riveraines de ces sites d’exploitation des carrières ne manquent pas d’exprimer leurs inquiétudes aux responsables des carrières et aux autorités camerounaises en charge des mines et de la protection civile. Cependant, leurs plaintes et revendications sont snobées et réprimées par lesdites autorités qui, en échange de quelques « billets de banque », couvrent les dommages qu’engendrent les tirs explosifs sur les maisons et les moyens de subsistance durables des populations riveraines déjà asphyxiées par les effets de la crise économique que vit le Cameroun.

           Avec la multiplication d’octroi des titres et des autorisations d’exploitation des carrières, il est temps de prendre un texte juridique pour bien préciser les règles de l’art minier pour encadrer les opérations des tirs explosifs dans les sites miniers en prenant en compte la « la proximité avec les maisons d’habitation, les propriétés de la roche exploitée, les propriétés du sol qui couvre la zone d’exploitation et autres ».

              Par Alain DJAWA WALIDJO

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