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CAMEROUN : LES POPULATIONS DE L’EST NE SAVENT TOUJOURS RIEN DE LA REDEVANCE MINIERE

villageMalgré les sommes importantes engrangées par l’activité, les populations riveraines des zones exploitées n’ont aucune information sur les méthodes de collecte, de répartition et allocation de cette manne financière.

Plusieurs entreprises d’exploitation minière, les bureaux d’achat et de commercialisation présents dans la région de l’Est contribuent au paiement des redevances minières. Les informations concernant les quotes-parts des redevances minières des communes et des populations riveraines prévues dans le code minier ne sont pas toujours publiées. Par ailleurs, la majorité des acteurs impactés par l’exploitation minière ne connaissent pas les montants de la taxe ad valorem transférés aux collectivités territoriales décentralisées. Afin d’améliorer la transparence et la participation des citoyens dans la gestion des ressources financières issues de l’exploitation minière dans la région de l’Est , les voix quoique dispersées s’élèvent pour déjà décrier l’opacité de la collecte , la répartition et l’allocation de la redevance minière aux ayants droits , à savoir les populations riveraines des localités exploitées. L’accès à l’information sur l’enveloppe allouée aux collectivités territoriales décentralisées de la région de l’Est dans le cadre de la redevance minière est très dificile. D’où, dans leur grande majorité, les populations riveraines des exploitations minières ont les yeux rivés vers les pouvoirs publics : « Les entreprises traitent avec l’Etat, nous ne connaissons rien en ce qui concerne la redevance minière tout se passe avec les responsables à Bertoua » indique Julio Adjampi du village Longa Malhi dans l’arrondissement de Bétaré Oya.

Où va l’argent des taxes ?

La poignée de riverains qui connaissent la redevance minière ont eu l’information en majeur partie à travers les entreprises minières présentes dans les communautés. En effet , les entreprises impliquées dans l’artisanat minier mécanisé justifient la non réalisation des actions sociales auprès des communautés par le versement des quotes-parts des redevances minières des populations riveraines soit 10 % de la taxe ad valorem à l’Etat : « généralement lorsque nous demandons aux entreprises une œuvre sociale tels qu’un foyer communautaire , un puits d’eau potable , une salle de classe , elles nous renvoie toujours auprès des services de l’Etat car disent–elles l’enveloppe qui nous revient a été mise à la disposition de l’Etat » indique Gérôme Amboula du village Ngoe-Ngoe dans l’arrondissement de Goura.

Par contre les maires, conseillers municipaux et receveurs municipaux connaissent l’existence des taxes ad valorem et les proportions affectées aux communes et aux populations riveraines. Cependant, la majorité ne connait pas le mécanisme de collecte et le transfert de ces taxes aux communautés territoriales décentralisées (CTD) : « La commune de Bétaré Oya, bénéficie de la redevance minière, ce n’est qu’une information que j’ai reçu, mais je ne peux pas vous donner le montant et ceci depuis que je suis à la tête de la commune » nous confie Me Adamou Iya, maire de la commune de Betaré Oya. L’idylle de cette petite cité minière confesse par la suite : « Nous avons jamais perçu de l’argent liquide de la redevance minière, vous pouvez vérifier cette information auprès des administrations en charge des mines et aux finances ». Dans la région de l’Est, la redevance minière reste encore un tabou pour plusieurs personnes.

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